Greek Crisis

samedi 18 septembre 2021

Écran à plasma



Retour sur un commentaire. Commenter, c’est aussi exister. Car “l’événementiel” se déchaîne désormais sans que les gens s’en aperçoivent. Sommet par exemple entre dirigeants marionnettes des pays des Balkans comme d’une certaine Méditerranée européiste, tenu à Athènes. Circulez, tout est dit. Il s’agit de l’Agenda 2030, “de l’ajustement des activités humaines” aux impératifs climato funèbres. Après tout, le soleil brille ; ainsi, Athènes et ses Cyclades accueillent en ce moment un tourisme comme on dit important. C’est bien connu, les stéréotypes meurent souvent les derniers, et encore.

L’Acropole... culture morte. Athènes, septembre 2021

Retour donc sur mon commentaire à la récente vidéo de Nicolas Bonnal sur son blog. Le sujet traité également entre nous, n’est autre que celui de la nécropolitique. Nicolas a d’ailleurs évoqué un autre texte homographe, il s’agit de la remarquable analyse d’Achille Mbembe penseur Camerounais, qui est entre autres un théoricien du post-colonialisme, politologue, historien et enseignant universitaire.

Le bas monde qui est le nôtre se divise en deux parties. Ceux qui ont compris le sens de la “démarche”, et les autres. Bientôt, nous n’aurons plus grand-chose à dire aux derniers lecteurs rescapés. Peut-être que la nécrose des blogs qui sont les nôtres, nous laissera enfin pour nos ultimes minutes historiques... le privilège de la vie réelle. J’ai alors reconsidéré le concept de la nécropolitique ces derniers jours, faisant découvrir le cadavre de la Grèce et d’Athènes aux visiteurs sortant si possible du lot... du nécrotourisme actuel.

De la nécro-économie. Athènes, septembre 2021

Athènes, septembre 2021. De la nécro-économie aux mains des Chinois et pas uniquement, à travers les affaires du supposé immobilier ; le pays est pillé comme jamais auparavant depuis les funestes années 1940, celles de l’autre Occupation allemande.

Images aussi furtives du cuirassé Avérof, de classe Pisa et de la Marine royale grecque qui a servi comme navire amiral durant la première moitié du XXe siècle ; notamment durant des Guerres Balkaniques il y a un peu plus d’un siècle. Et en face, la copie enfin conforme d’une trière... tous deux amarrés... derrière les gamelles des chats adespotes. Étymologiquement, “animaux privés de despote”, c’est-à-dire sans maître, tout cela en baie de Phalère.

En baie de Phalère. Attique, septembre 2021

L’Acropole quant à elle, elle se maintient, tel un décor de culture morte sans oublier que je suis tombé l’autre jour sur Geoffrey R. Pyatt tout de même “U.S. Ambassador to the Hellenic Republic”pendant qu’il visitait justement l’Acropole avec ses amis et ses gardes du corps. Un diplomate il faut le souligner, toujours digne représentant de la lignée... de Kissinger sur terre, comme en mer.

Geoffrey R. Pyatt devant l'Acropole. Athènes, septembre 2021

Sauf que les touristes s’amusent toujours du côté du Cap Sounion, après avoir visité nos chapelles forcement pittoresques, quand la nécrose d’une certaine Orthodoxie court bien les rues et parfois même les surfaces peintes. Nous nous rangeons donc résolument aux côtés des chats adespotes et bioconservateurs... et nous quitterons sans doute Athènes sous peu.

Son centre-ville devient d’ailleurs un vide béant comme à Tolède, d’après l’analyse et les observations de Nicolas Bonnal, les migrants en plus. Les Grecs ont largement quitté le centre-ville d’Athènes et la Grèce nous a alors quittés depuis déjà un moment.

Touristes qui s’amusent. Cap Sounion, septembre 2021

Une certaine Orthodoxie. Athènes, septembre 2021

Sur le balcon de l’immeuble d’en face, une rare réunion familiale ou amicale du vendredi soir devant un immense écran de télé à plasma. Plasma, autrement-dit en grec, ce qui est totalement inventé et également le sérum. Les gens tiennent une discussion décousue, de temps à autre on entend le mot “vaccin” qui revient. Puis, plus de vaccin... et plus de discussion. Photo crépusculaire, techniquement très floue ; enfin du numérique à sa juste valeur. “Douleur... du Vendredi Saint”, comme jadis chez notre grand auteur Yórgos Ioánnou.

Photo crépusculaire. Athènes, septembre 2021

Et nous fûmes seuls à nous réjouir, le sous-off et moi, illuminés, comme les porteuses de parfums, d’avoir vu les premiers la Résurrection ; et c’était bien mérité, nous avions passé la nuit dans la fièvre, purs et sans souillure, et après nous allâmes à l’église nous incliner nous aussi devant le Christ et l’embrasser sur les lignes de force, en plusieurs points de la poitrine et vers le ventre plus bas. Des fentes pour surveiller les saints mystères dans la chambre à côté”.

Tout est dit, et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes et qui pensent”, comme le rappelait Jean de La Bruyère en son temps.
Chat adespote et bioconservateur. Athènes, septembre 2021

* Photo de couverture: L’Acropole... culture morte. Athènes, septembre 2021