Greek Crisis

jeudi 11 juin 2020

Impressions dissoutes



Saison des impressions plutôt dissoutes. Nous tournons au ralenti. Et tous comptes défaits... nous tournons autant en rond. Le beau pays s’habille pour son été, les apparences sont sauves, un supposé calme y règne alors. Bravo. Le premier long week-end de l’après confinement aura tout juste masqué la presque léthargie du préposé large commerce. Les gouvernants, pareils à eux-mêmes, pavoisent sur l’ouverture progressive du tourisme, “l’avenir redeviendra prometteur” nous disent-ils, d’abord et surtout le leur.

Restaurant surtout petit. Póros, île du golfe Saronique

“Nous vivotons, plus les journées passent plus nous vivotons”, affirme le capitaine Yánnis au café du port. Son chalutier arrimé face à la terrasse comme d’habitude, sauf que son poisson ne se vend plus comme avant. Yórgos le patron du café est catégorique: “C’est une prime mondiale à la casse, déjà pour des gens comme nous, de plus de 55 ans, nous devons alors dégager si possible sans faire de bruit. La nouvelle usine du monde se prépare sans nous, nous sommes ces vieilles voitures violemment retirées de la circulation, car les nouvelles voitures auront peut-être les roues en l’air et des ailes. Voilà tout et pour ce qui est du coup du COVID-19, c’est plutôt le prétexte rêvé.”

Parmi les habitués du café, certains rapportent les nouvelles venues des télés. Depuis le redémarrage encore timide du tourisme et dans la mesure où de nombreux tests sont pratiqués, le chiffre des porteurs du virus augmente. Sur cent nouveaux cas détectés en trois jours depuis jeudi dernier, trente ont été importés depuis l’aéroport, les vols étaient de provenance d’Allemagne, des États-Unis, de la République Tchèque, de Suisse et de Suède d’après le reportage.

Et mercredi matin, on apprend que parmi les compatriotes enfin revenus de l’étranger, certains ne respecteraient pas le temps de l’isolement pourtant imposé, à l’image de cette étudiante à Londres, fille d’une chanteuse célèbre, revenue chez ses parents dans les beaux quartiers de Thessalonique, laquelle aurait même organisé sitôt son arrivée une grande fête. Le problème c’est qu’un membre de la famille proche de la jeune femme serait depuis hospitalisé pour cause de COVID-19 et que la fête... fut au dire des voisins, réussie. Et voilà que le quartier aisé de Panorama se trouve désormais plongé dans l’inquiétude. Jeudi, la famille dément, “il n’y a pas eu de fête, l’étudiante a été malade début mai à Londres ; mais elle a été guérie même si le virus est encore présent dans son organisme d’après un récent dépistage, pour ensuite certes rejoindre la Grèce par la route via la Bulgarie”, presse grecque du 11 juin. “Donc du sans faute et du sans fête”, nous voilà ainsi rassurés!

Grèce et Italie s’accordent sur la délimitation des eaux en mer Ionienne, juin 2020

Dans les clubs d'Athènes. Presse grecque, juin 2020

Migrants devant le service d'Asile. Athènes, juin 2020, presse grecque

La presse rapporte ainsi l’inquiétude présumée des autorités devant la fréquentation des boites de nuit d’Athènes, autant qu’au sujet du rassemblement de tant de migrants devant le bâtiment central du service d’Asile. “C’est la cohue qui pose alors problème pour cause de COVID-19”, sinon... tout va bien.

Parmi les jeunes, il y en a qui fêtent de la sorte le triomphe de la pornographie comme notamment du non-sens alors jusqu’au bout de la nuit. Toute proportion gardée, on dirait même qu’il s’agit de la dernière débauche pour certains, avant la fin de Rome. Inutile de préciser que la drogue circule à travers le pays autant que l’ânerie.

Ailleurs et notamment à Athènes, des enseignants soutenus par SYRIZA, manifestent dans l’indifférence presque totale. C’est en opposition au nouveau projet de loi cadre, concocté par “leur” très Bilderbergienne ministre Keraméos. Son plan prévoit notamment la présence de caméras... allumées dans les salles de classe ; les syndicats croient savoir que certaines données personnelles des enseignants ont été... déjà subtilisées au profit de la société CISCO via leur Ministère, presse de la semaine. Il est vrai que les Mitsotakiéns sont autant ordolibéraux à l’allemande, que... vaillants souteneurs du cartel GAFAM - Sóros.

Enseignants qui manifestent. Athènes, 10 juin 2020, photo Eurokinissi

Le problème pour ces enseignants c’est qu’ils ont très majoritairement accepté sans trop broncher, depuis trente ans même, l’ensemble des initiatives “pédagogiques” mondialistes... à la sauce gnostique, dématérialisant et déstructurant le cadre national et social. Pas étonnant qu’au bout du compte, ils ne reçoivent que dédain de la part du pays réel subsistant.

Il en va de même mais c’est plus récent, de l’Église orthodoxe officielle grecque, qui a capitulé devant... la gnose, tout comme elle a intégré avec enthousiasme le méta-monde syncrétique en vogue, plus l’immigrationnisme. Ce dernier est par ailleurs pratiqué avec tant d’affairisme, comme lorsque par exemple de nombreux biens immobiliers appartenant à l’Église ou à ses propres ONG sont désormais préparés ou cédés pour accueillir la nouvelle population musulmane imposée par Sóros et Erdogan. Et ceci, avec l’aimable participation il faut le rappeler, de certaines ONG religieuses protestantes et catholiques importées d’ailleurs pour les besoins du trafic... en vue visiblement du futur au-delà de l’Europe. “L’Église n’a pourtant pas offert ou même prêté ses biens pour y loger les Grecs ayant perdu leurs logements durant la crise”, entend-on dire désormais bien souvent dans les cafés et sur Internet. Visiblement, la messe est dite. Le divorce en cours, entre l’Orthodoxie formelle et le pays réel, tient autant à ce coup de grâce incarné par la fermeture des églises pendant le confinement. Rome alors tombe... et Constantinople avec!

Car il faut rappeler, comme semble le faire cet ouvrage de Michel De Jaeghere publié en 2014, combien la linéarité de l’effondrement de la civilisation romaine tient plus d’une fable narrative que d’une réelle perspective historique. “Sans doute l’effondrement de la civilisation romaine n’eut-il ni l’uniformité, ni la fulgurance dont se plut à le parer l’imagerie romantique. La disparition de l’empire d’Occident n’en fut pas moins le résultat d’une submersion violente du territoire romain par des populations qui désiraient jouir de ses richesses sans adopter ses disciplines. Elle se traduisit, pour ses contemporains, par un désastre comme l’histoire en offre peu d’exemples. Au fil d’un récit plein de drames, de fureurs, de retournements, d’où émergent les grandes figures de Théodose, de Stilicon, d’Alaric, de Galla Placidia, d’Attila, d’Aetius, Michel De Jaeghere fait revivre le siècle décisif qui sépare l’irruption des Goths, en 376, de la déposition, cent ans plus tard, de Romulus Augustule.”

“Brossant le portrait de la société et des institutions de l’antiquité tardive, comme celui des peuples barbares qui se pressaient alors aux portes de l’empire, il analyse sur la longue durée le processus qui vit la montée en puissance des populations germaniques à l’intérieur du monde romain, en ne négligeant ni l’histoire militaire, ni les circonstances politiques, économiques et sociales qui réduisirent les autorités romaines à l’impuissance. Il inscrit, surtout, l’ensemble de son livre dans une double réflexion sur la grandeur et les limites de la civilisation antique et sur les causes de la mort des empires.”

Nourrir nos animaux adespotes. Péloponnèse, juin 2020

L'initiative du drapeau. Lésbos, juin 2020

Clandestins à Lesbos, nouvelle arrivée, juin 2020

Le vrai danger n’est pourtant pas le COVID-19 ; le problème ce n’est donc pas de mourir tout court, mais plutôt de mourir ou de naître en esclavage. Le pays réel nourrit certes encore ses animaux adespotes ; ceci toutefois pendant que les despotes au pouvoir plus totalitaire, ténébreux et sournois que jamais, feront de leur mieux pour que l’évidence des humbles et des esprits logiques n’éclate si possible plus comme elle éclate pourtant normalement avec fracas en pareils moments de paroxysme historique. Parmi les jeunes et même moins jeunes, il y a cependant ceux qui comme à Lesbos, subissent l’invasion migratoire et réagissent comme il le peuvent.

Comme le rapporte la presse locale et à l’instar d’une initiative analogue à Chios, “un groupe de jeunes a pris la décision de créer un drapeau d’une manière différente à Agra, toujours à Lesbos. Avec méthode et patience, ils créent un grand drapeau grec dans une zone d’Agra, composé de pierres sur 500 mètres carrés. Le drapeau se trouve dans la région d’Agía Théodora, l’un des endroits parmi les mieux situés à proximité du village. Les jeunes gens, aidés par les habitants du village, ont pris en charge les frais de cette initiative, principalement la peinture”, presse locale, juin 2020.

L’invasion pourtant continue. La presse locale rapporte que plus de 200 migrants illégaux sont arrivés en quelques jours dans la partie nord-ouest de Lesbos, l’inquiétude alors grandit de nouveau. On a même vu le cas d’un navire allemand de l’OTAN, plus exactement le bâtiment de guerre “Berlin”, lequel a repêché et remorqué une embarcation transportant des migrants... en bon port à Lesbos, pendant que les navettes de la police maritime grecque tentaient d’éloigner cette embarcation en la poussant vers le côté turc.

“Les questions qui se posent sont alors nombreuses, d’abord on se demande par quel biais ces Allemands ont pris connaissance de l’incident. Est-ce par le biais des ONG ayant des liens étroits avec la partie turque, et qui communiquent directement avec les migrants... au départ pour notre pays? Et pourquoi donc ces migrants ont-ils décidé de sauter en mer seulement lorsqu’ils ont vu le navire de guerre allemand s’approcher? Peut-être parce que tout simplement telles auraient été les instructions que ces clandestins ont reçu des membres des ONG allemandes? Et la plus importante de toutes: pourquoi les Allemands n’ont-ils pas ramené les migrants en Turquie et par quelle autorisation les ont-ils débarqués sur les rives de notre pays?”

“Des questions, auxquelles la partie allemande et les autorités grecques compétentes doivent finalement répondre! Et ce n’est pas la première fois que nous sommes témoins d’un tel incident. Car dans le passé, un navire danois de la FRONTEX, désobéissant aux ordres du coordinateur grec, a repêché en mer et transporté des migrants sur le territoire grec. La partie grecque devrait-elle peut-être obliger tous ceux qui font preuve de telles priorités... humanitaires, à garder les migrants à bord de leurs navires pour ainsi les transporter directement dans leur pays”, presse grecque du 10 juin.

Lesbos en campagne touristique... désespérée. Presse locale

Le maire de Mytilène reçoit les commandants militaires. Presse de Lesbos, juin 2020

Image de l'intérieur d'une église actuellement. Presse locale de Lesbos, juin 2020

Des questions auxquelles la partie allemande et les autorités grecques compétentes ne répondront certainement pas. Berlin décide visiblement du sort d’Athènes, et il espère même imposer cette même volonté de puissance à Rome par les temps qui courent. Sauf que l’histoire n’est jamais tout-à-fait écrite à l’avance.

Temps ainsi paroxysmique. On a beau “aseptiser” les messes orthodoxes ou sinon, à l’instar du maire de Mytilène, recevoir dans son bureau les chefs des unités de l’armée positionnées à Lesbos, rien n’est simple. “La cinquième colonne travaille méthodiquement, la Turquie rémunère depuis plus de trente ans ses agents en Grèce, y compris au sein du personnel politique de tout bord”, croit-on apprendre désormais en écoutant la radio mais seulement tard le soir, émission d’Andréas Mazarákis, 90.1 FM, le 9 juin. “Il en va de même au sujet de Jens Stoltenberg, élu secrétaire général de l’OTAN en 2014, ancien agent du KGB, agissant lobbyiste de la Turquie islamiste d’Erdogan et autant VRP de certains grands intérêts forcément pétroliers de la famille Erdogan, nous en savons quelque chose, nous ne sommes pas de la dernière pluie en Grèce”, cité de mémoire, même émission, soir du 9 juin. Temps paroxysmique, temps de guerre. Parmi les nouvelles de la semaine, voilà que l’artillerie mobile grecque exécute des exercices de tir au nord, près de la frontière avec la Turquie. Effet seulement psychologique ou alors véritable préparation? La nébuleuse Sóros s’occupe du reste, d’où l’étau qui se resserre autour de nos îles attaquées de la sorte. Et notamment Lesbos. Les populations musulmanes mal installées à travers les nombreux campements-villes qui débordent, rendent la vie impossible à la population autochtone entre les violences, les vols, les viols, les saccages, l’accaparation des terres, la destruction des oliviers, le rapt des bêtes, voire, la mise à mort des chiens et des chats des habitants de Lesbos. Ces derniers jours, les clandestins... normalisés par milliers ayant obtenu le statut du refugié, sont relâchés pour atteindre l’intérieur du pays, histoire visiblement de remplir de nouveau les campements au gré des nouvelles arrivées.

En même temps, la... Sainte famille Mitsotákis autant que les apatrides patentés du sinistre SYRIZA en leur moment criminel, partage en festin ces centaines de millions d’euros générées par et pour le trafic migratoire. Partage en somme mafieux mais alors au sommet, entre la caste des oligarques d’Athènes, entrepreneurs du BTP et les ONG à la Sóros, dont certaines sont dirigées par des membres de la famille Mitsotákis tout simplement. Voilà pour un sujet de plus parmi ceux que l’actualité des “grands médias” ignore, mais alors complètement. Et sur place, à Lesbos par exemple, l’économie de l’île se transforme radicalement jour après jour, pour devenir une économie du trafic comme de l’Occupation. Sans tourisme, sous la grande occupation austéritaire européiste depuis dix ans, les bouches alors parfois se taisent, peut-être rien que pour remplir les estomacs. Le choix “laissé” aux habitants devient ainsi terrible, soit passer du côté des collaborateurs, soit mourir de faim, c’est bien clair.

Lesbos... campagne publicitaire. Juin 2020

Lesbos... campagne publicitaire. Juin 2020

Lesbos... campagne publicitaire. Juin 2020

Pendant ce temps, la presse locale publie certes le reportage propagandiste d’une ONG ayant inauguré son école au sein du campement de Mória. Sauf qu’elle publie également et en exclusivité début juin ce témoignage hélas fort éloquent à ce même sujet vu autrement, sous le titre, “Lesbos est sur le point de plier”.

“Une grande figure du mouvement local anti-immigrationniste... devient désormais l’employé d’une grande entreprise livrant en exclusivité du matériel et des vivres aux campements installés sur notre île. Et il vient même de louer une propriété familiale à cette même entreprise. Et quand nous disons une grande figure du mouvement local anti-immigrationniste, nous n’exagérons pas. Un commerçant connu de tous, voyant que les affaires ne tournent pas rond ces dernières années, change alors de cap pour décrocher un emploi au sein d’une grande ONG. Nous ne dévoilons pas le nom de cette personne, car sinon tout le monde serait alors resté médusé. En plus, ce Monsieur fait toujours fonctionner son entreprise sauf que désormais il est soutenu, de sorte que de cette façon rien ne manquera plus à sa famille.

“Un ancien commerçant ayant pris sa retraite, lequel avait investi de bien grosses sommes d’argent ces dernières années dans le marché immobilier, loue désormais la majeure partie de ses biens pour y loger des migrants, principalement dans la région de Chrysomalloúsa. Ce sont trois cas fort parlants, quant à la tournure des événements à Lesbos, une mutation alors seulement imposée par la dite question migratoire dans notre région.”

“Lentement mais méthodiquement, le gouvernement de SYRIZA comme celui de la Nouvelle Démocratie, ouvrent les portes de notre île aux migrants, réussissant à briser l’un après l’autre tous ceux qui résistent encore et ceci par la puissance et ainsi sous le chantage de l’argent. Attention donc. Ce qui se produit actuellement à Lesbos, consiste à soumettre l’activité économique de notre île à la question migratoire. C’est de la sorte ainsi que la troisième grande île de la Grèce sera tout simplement conquise, afin de soumettre ses habitants en les rendant esclaves de l’immigration imposée. Tout comme l’Union européenne a enchaîné la Grèce par les mémorandums en raison du dit contexte économique de notre pays depuis dix ans. C’est si simple!”

Le reportage propagandiste d’une ONG. Presse de Lesbos, juin 2020

La mer Égée, aussi mer aussi du pétrole.

Ruelles désertes de l’île de Póros, juin 2020

“Analysons alors mieux cette situation. Que reste-t-il aujourd’hui des leviers traditionnels de l’économie de notre île? Historiquement, il y a eu d’abord le secteur agricole dont l’élevage, le tourisme, et ensuite le bâtiment. Dans quelle situation se retrouvent-ils alors en ce moment ? Examinons-les de ce fait, un par un: Le prix de vente de l’huile d’olive pour le producteur équivaut au prix auquel le consommateur final achète par exemple une petite bouteille d’eau. Les prix des produits de l’élevage vont de mal en pis, et en plus nos fromageries subissent désormais la concurrence, d’ailleurs sauvage, des produits importés mais soi-disant hellénisés pour les besoins du marketing.”

“Le tourisme à Lesbos a atteint son point zéro depuis un moment déjà, alors qu’ailleurs en Grèce il a doublé, voire triplé de volume en quelque années. Il en va de même pour ce qui est du secteur de la construction. Devant alors ces phénomènes, que reste-t-il capable de nous maintenir encore en vie? Ce sont les revenus des agents et des retraités du secteur public, car à Lesbos, le secteur public est fort présent, étant donné que notre île est le siège de la Préfecture ainsi que de l’administration de la Région.”

“Il va de soi que dans une économie autant affaiblie et sans perspectives de survie, les deux derniers gouvernements en date n’ont pas eu tant de difficultés pour agir comme ils l’ont fait. Les réalités changent radicalement chaque jour, de sorte qu’au cours d’un lapse de temps si court, même certaines personnes qui menaient la bataille en février dernier contre les forces de l’ordre, s’opposant ainsi à la construction des nouveaux camps pour migrants, ces personnes on les retrouve aujourd’hui parfois installées au sein des ONG. Après tout, au moment le plus fort de notre lutte, certaines des chefs s’étaient mis d’accord pour négocier en aparté avec les autorités... l’obtention de leurs avantages propres en compensation, laissant ainsi les femmes et les enfants au-devant... affronter les forces de l’ordre.”

L'été grec que l'on croit pressenti. Póros, juin 2020

Marchandise de saison. Póros, juin 2020

Terrasse déserte. Péloponnèse, juin 2020

“Ainsi, lorsque nous tous, en tant que communauté d’îliens, nous travaillons majoritairement dans le secteur de l’immigration, nous vendons produits et biens pour les migrants, nous hébergeons les migrants et nous leur fournissons généralement de nombreux services, profitant de la sorte des seuls avantages économiques possibles. Donc, lorsqu’à un moment donné, on va nous dire, eh bien voilà c’est bientôt la fin de l’immigration qui arrive chez nous, alors notre île restera comme un appareil débranché brusquement du secteur électrique. Ce sera comme si on nous enlève à la fois le respirateur et l’oxygène avec. Et c’est pourquoi, ils ne nous diront jamais que c’est la fin des migrants, et je parie qu’à l’avenir, nous n’aurons même plus de problèmes avec les migrants, nous ne revendiquerons plus la décongestion de notre île, chacun alors s’occupera comme on dira de sa petite famille et de son travail. Après tout, les premiers mariages entre certaines filles de bonnes familles et des migrants ont déjà eu lieu.”

“C'est de ce fait que le projet visant à transformer Lesbos en un immense camp pour migrants peut alors s’accomplir alors jusqu’au bout. Ceci même d’après des étapes plutôt simples et disons-le, même éprouvées ici comme ailleurs. D’abord, on affaibli l’économie de Lesbos et l’on crée toutes les conditions nécessaires pour qu’il n’y ait plus d’emploi nulle part. Ensuite, on jette à la population la carotte des migrants. Aux habitants, d’un lieu pourtant riche en histoire et en culture, aux ancêtres savants et philosophes, poètes et artistes, mais alors en l’absence de héros”, presse de Lesbos, juin 2020.

Tout est dit, même si cette introspection en direct ne résume pas à elle seule toute la réalité locale, autant que ses mentalités. La manière suivant laquelle ces populations massives musulmanes sont alors transférées et installées partout en Grèce, aux divers cas alors légalisés ou reboutés d’Asile, peu importe car ils ne sont pas expulsables, ainsi que leur installation en cours grâce à la synergie entre la gouvernance Mitsotákis et les ONG à la Sóros, prennent alors pour modèle la destruction déjà avancée en Égée grecque orientale et notamment, en cours à Lesbos. Profitant de la morne saison touristique actuelle, des faillites des hôtels et plus généralement de la paupérisation... en nouvelle vague pour la population grecque, ces ONG sont en ce moment et activement à la recherche de milliers d’appartements à travers le pays pour y installer cette nouvelle population laquelle progressivement remplace déjà les Grecs, au besoin autant poussés à l’exil. Tel est donc le projet de Sóros, le chaos générateur du nouvel ordre mondialiste, l’exil pour tous et ainsi la guerre partout.

Au pays de la carte-postale. Péloponnèse, juin 2020

Dans une telle Grèce, l’économie d’en bas comme d’en haut sera davantage liée aux ONG et aux migrants, c’est d’ailleurs déjà chose faite pour ce qui est de la criminalité... la branche se trouve visiblement à la pointe du progrès. Pendant ce temps, les infrastructures du pays sont toutes bradées d’en haut par la Treuhand à la grecque, établie pour 99 ans sous la gouvernance de la Troïka... éternelle. Les oligarques d’Athènes seront de la partie dans ce festin, également en y mettant parfois... de l’Erdogan dans leurs juteuses affaires à l’instar de la famille Angelópoulos, laquelle a vendu des navires de prospection pétrolière à Erdogan... ceux-là même que la Turquie islamo-totalitaire déploie illégalement à l’intérieur des eaux territoriales de la République de Chypre et bientôt de la Grèce.

Notons que l’épouse d’Angelópoulos, Yánna Angelopoúlou, vient d’être installée il y a quelques mois par Mitsotákis en personne, à la tête du dit “Comité pour le bicentenaire de la Révolution nationale grecque de 1821”, à l’époque il était alors question de libérer les Grecs du joug des Turcs et de leur Empire ottoman, mais depuis sa mise en place deux siècles plus tard, ce comité fait de tout son possible pour travestir le sens de la Révolution nationale et chrétienne du peuple grec, en un évènement post-historique au besoin dénaturé. Yánna, elle est aussi connue pour être au départ une arriviste aux allures de Bembo car déjà lorsque jeune députée en 1990, elle s’est disons laissée... évanouir bien dans le timing, quand son chemin avait croisé celui du richissime Angelópoulos, afin de se faire remarquer et ensuite de le séduire, avec succès certes, presse grecque.

Ces histoires, vielles comme le monde, n’intéressaient guère ici, sauf que Monsieur est un oligarque pesant de tout son poids sur le destin du pays, et que Madame est une habituée du cercle Sóros. Elle avait, on s’en souvient, organisé et financé le voyage résultant de la première invitation de Tsípras aux États-Unis, avant l’arrivée des Tsiprosaúres au pouvoir à Athènes. Tsípras avait donc fait connaissance des fondations liées à la nébuleuse Sóros, le soufflet alors montait outre-Atlantique pendant qu’au pays, nous étions encore nombreux à penser que Tsípras et sa gauche pourraient alors incarner disons... une certaine nouveauté positive. La suite est connue, trop connue même.

Été des observations affligeantes, des faits alarmants et des prévisions n’augurant rien de très rassurant. La carte-postale grecque serait déjà fatiguée. Saison autant aux impressions plutôt dissoutes et voilà que Grèce et Italie s’accordent sur la délimitation des eaux en mer Ionienne. Les ministres grec et italien des Affaires étrangères ont signé mardi 9 juin à Athènes un accord sur la délimitation de la Zone économique exclusive, ZEE, en mer Ionienne, qui sépare les deux pays. C’est d’abord une bonne nouvelle car de fait, ce compromis entre les intérêts italiens et grecs rappelle au passage que les îles sont dotées d’une ZEE, conformément à la Convention de 1982 sur le droit de la mer à la teneur suivante: “La mer territoriale, la zone contiguë, la zone économique exclusive et le plateau continental d’une île sont délimités conformément aux dispositions de la Convention applicables aux autres territoires terrestres.”

Au pays de la carte-postale. Péloponnèse, juin 2020

C’est exactement à l’opposé des positions intenables si ce n’est par la violence, auxquelles s’appuie la rapacité de la Turquie en mer Égée et en Méditerranée. Ainsi la Crète... récemment revendiquée par la Turquie, est considérée à l’Ouest et par l’Italie comme dotée de sa Zone économique exclusive, ce que par exemple à l’Est ne serait pas valable aux yeux de la Turquie. Ce qui pourrait être considéré négatif par contre, c’est que la “gouvernance” Mitsotákis, ou même une future coalition Mitsotákis et Tsípras dans un éventuel temps possible, décide d’un compromis en mer Égée avec la Turquie, compromis que la propagande ambiante irait alors vendre comme prétendument analogue à celui déjà conclu entre l’Italie et la Grèce. Car contrairement à la Turquie, l’Italie est un pays ami et surtout, les enjeux ne sont pas les mêmes. Donc prudence... attendons plutôt les suites, le pétrole en plus.

Nous tournons au ralenti comme nous tournons en rond. Le beau pays se déshabille pour son été, les apparences sont à peine sauvées mais le ciel, celui de la météo du moins, est clair. Notre affaire ne serait pourtant pas tout à fait pliée, à l’image de sa carte-postale tout de même fatiguée. Siècle, en d’autres temps décisif qui sépare l’irruption des Goths.

Carte-postale grecque aux animaux adespotes, enfin le soleil de l’été... mais nous vivotons.
La carte-postale grecque et ses animaux adespotes. Péloponnèse, juin 2020

* Photo de couverture: La léthargie du commerce. Péloponnèse, juin 2020