Greek Crisis

mercredi 22 avril 2020

Chagrin de joie



Les confinés de tous les pays attendent leur délivrance. Le temps se fait bien long, même en plein Péloponnèse rural et côtier. Arrêt prolongé du moteur et alors, plus rien ne tourne tout à fait comme avant. Maigre consolation, le poisson est abondant car il n’est plus pêché, le capitaine Yánnis s’en plaint même. “C’est une excellente prise, je ne vends pas cher, mais voilà, je suis amarré depuis tôt ce matin et je n’ai pas vu un seul client. Je sens que le poisson restera pour nous et pour notre congélateur car rien ne se perd, surtout par les temps qui courent.” En effet.

La mer en face. Péloponnèse, avril 2020

La mer et l’Attique en face, et pas un seul bateau. Par ce temps terne, les gros navires ont également déserté l’horizon. Arrêt prolongé du moteur de l’économie, ni pétrole, ni babioles, certains des armateurs bien d’ici louent désormais leurs plus gros pétroliers afin d’y stocker la production invendable. “C’est toujours le pétrole, la seule et unique base de notre économie, plus le gaz et bien entendu le nucléaire. On le sait. Les âneries au sujet des éoliennes c’est pour amuser la galerie. Car toute la vie d’une éolienne ne suffira pas en termes de production d’énergie qu’elle générera pour égaler l’énergie fossile utilisée pour la construire. Il faut arrêter de prendre les gens pour des idiots finis”, s’exclamait alors l’économiste Adalís sur 90.1 FM, émission de Lámbros Kalarrýtis du 21 avril.

Dans le petit port, certains bateaux de pêche professionnels sont à vendre, d’autres patrons s’en sortent plutôt bien, et de toute façon en ce moment ce n’est pas le poisson qui manque. Le pays réel a fêté Pâques vraiment comme il l’a pu, notre pope célébrait la messe les portes closes et l’église vide, puis, dimanche de Pâques l’agneau était de sa fête mais alors à moitié. Ni tavernes, ni procession, ni cafés aux terrasses bondées face à la mer à la sortie de la messe. Attente et sinon courage.

Les Grecs, pour qui culturellement la santé est le bien le plus précieux de l’existence, se saluent alors en souhaitant la Santé, que l’on doit alors écrite d’un “S” naturellement majuscule. D’où une bonne part dans l’explication de la réussite grecque quant au respect largement observé des règles du confinement. En plus, tout le monde sait dans quel état se trouve le système de Santé justement après dix années... sous le pressoir de la Troïka. Les morts par suicide ou par ces nombreuses pathologies aggravées car plus vraiment traitées, se comptent alors par dizaines de milliers en comparaison aux 120 décès en tout à la date du 22 avril, causés par ce coronavirus... de la dernière chance.

Petit chalutier à vendre. Péloponnèse, avril 2020

Préparations. Péloponnèse, avril 2020

Filets d'un chalutier. Péloponnèse, avril 2020

Tout ne tourne pas rond pourtant. L’interdiction de la pêche des amateurs, en somme informelle, est vécue ici comme une insulte faite aux petits gens. Petits gens, c’est-à-dire, ceux qui se débrouillent avec si peu, grâce à leurs bras, leur dextérité, leur savoir-faire, hérités des anciens. “Transmettez notre savoir et pratiquez la pêche comme on l’a toujours fait par ici, vous aurez quelque chose dans l’assiette”, leur disent-ils. On se souviendra à l’occasion de l’œuvre d’André Leroi-Gourhan et des concepts qui étaient les siens. Elle a alors forgé cette école française d’ethnologie dite des techniques plus reconnue comme telle dans les pays anglo-saxons et en Italie qu’en France même, si l’on considère sa “Technologie culturelle” ou ses “Matières et manières”.

On peut pourtant rater sa pêche, voire, rentrer au port bredouille, ou pis encore à la manière d’un boucanier traqué, des manières il y en a tant. On peut perdre, perdre beaucoup, perdre tout ou sinon seulement la face pour certains, et encore. Notre pêcheur amateur d’ici nous disait hier qu’il n’en pouvait plus. “Je suis complètement à sec. Ces salopards ont interdit notre pêche, rien que pour nous affamer. Je ne possède rien, l’embarcation, elle est à mon cousin qui me la prête, demain je prendrai la mer, je n’ai rien à manger et je dois même en vendre un peu pour passer le mois.”

Ce matin il a été dénoncé, non pas par les pêcheurs professionnels mais par un habitant disons aisé et petit notable local, bien petit il faut dire, lequel a sitôt téléphoné à la capitainerie du port. Notre pêcheur a été interpellé, il risque au mieux une amende de 150€ et au pire une deuxième qui s’élève à 5000 euros. Les garde-côtes lui ont pourtant laissé sa maigre prise, il a emmené un poisson chez lui, les trois autres il les a vendus. Il a pu ainsi rembourser ses amis lesquels lui avaient prêté de l’argent pour mettre de l’essence dans le réservoir du hors-bord. Enfin, tout compte fait, il a mis tout juste dix euros dans sa poche alors mouillée, plus l’interpellation. Technologie... culturelle.

La messe... aux portes closes. Péloponnèse, avril 2020

La palangre de notre ami pêcheur. Péloponnèse, avril 2020

Aristos, le chat du magasin de fruits et légumes. Péloponnèse, avril 2020

Décidément, c’est encore un moment du vent mauvais au village. Eleni qui tient avec son fils leur magasin de fruits et légumes n’en revenait pas non plus. Aristos, le matou de sa boutique, “l’ange gardien de sa fraîcheur” comme elle aimait dire à ses clients, est depuis hier introuvable. “Personne n’est en mesure de me donner le moindre indice. Comme il était si doux et si gentil, je crois qu’il a été kidnappé. Oui, c’est la seule explication. Ah ces gens... ils l’ont enfermé chez eux.” Décidément...

Et ce n’est pas tout dans ce beau pays. Depuis peu, on sait que dans l’Argolide et plus précisément à Kranídi, le coronavirus a été détecté en masse dans un hôtel affrété pour y loger des migrants récents, essentiellement Africains. Pour la presse immigrationniste mainstream, l’affaire est présentée de manière faussement neutre à son habitude. “Les autorités grecques se sont inquiétées mardi de l’explosion du nombre de migrants testés positifs au coronavirus dans un hôtel du Péloponnèse hébergeant 470 demandeurs d’asile. Sur l’ensemble des 470 résidents de l’hôtel de Kranídi dans le Péloponnèse, à 166 km au sud d’Athènes, 150 ont été testés positifs au coronavirus.”

“La police est stationnée devant l’hôtel et personne n’est autorisé à sortir, a déclaré le maire adjoint à la télévision publique ERT. Lundi, l’édifice avait été désinfecté et les résidents soumis à des tests après qu’une Somalienne enceinte eut été détectée atteinte du nouveau coronavirus lors d’examens effectués à l’hôpital. L’Organisation internationale pour les Migrations en charge de la résidence a affirmé que des interprètes, des psychologues, des travailleurs sociaux et des conseillers juridiques sont en contact constant avec les bénéficiaires pour les aider dans cette situation difficile”, “Courrier International” du 21 avril.

L'hôtel, en partie saccagé par les migrants. Kranídi, le 21 avril 2020, presse locale

Petit et beau pays. Péloponnèse, avril 2020

Nauplie, ville morte. Photo de l'amie A. du blog, avril 2020

Il faut donc consulter la presse locale en Grèce pour apprendre que les migrants, tous illégaux comme récents parmi ceux que le gouvernement installe un peu partout en Grèce continentale en ce moment depuis les îles, ont très mal réagi à l’annonce de la quarantaine appliquée à leur hôtel. Ils ont... tout simplement saccagé une partie des locaux, ensuite, la Police et même l’armée se sont installées sur place pour faire face à la situation, presse de l’Argolide, le 21 avril. “Et ce n’est que le sommet de l’iceberg, car tous ces campements et autres hôtels pour migrants, qui plus est, récemment installés, constituent à vrai dire des bombes sanitaires et pas seulement pour cause de coronavirus. En somme, il s’agit d’une menace pour la sécurité des Grecs de tout point de vue, sanitaire, culturel, démographique et même national, lorsqu’on sait par exemple que des agents des services de renseignement turcs infiltrent ces migrants et que ces derniers attaquent les Grecs et les forces de l’ordre de manière ordonnée et organisée”, tenait à préciser Lámbros Kalarrýtis sur 90.1 FM, émission du 21 avril.

Le maire adjoint de Kranídi joint au téléphone par Lámbros Kalarrýtis a reconnu “que les migrants du campement-hôtel ne respectaient pas le confinement et qu’ils se baladaient par groupes en ville, notamment pour y faire leurs courses ou pour se rendre à la banque. Lorsque le maire a officiellement saisi par écrit l’administration centrale à ce sujet il n’a reçu aucune réponse. Dans le même ordre d’idées alors bien mauvaises, à chaque fois que la Municipalité s’est adressée à l’Organisation internationale pour les migrations OIM qui gère l’hôtel-campement depuis octobre 2019, il n’a alors reçu aucune réponse non plus. L’ONU et son OIM, organisations alors mafieuses de fait, se comportent comme en pays conquis à coloniser, ainsi, elles n’informent même pas de l’état du... repeuplement les représentants élus, lesquels doivent rendre des comptes aux citoyens et uniques propriétaires légaux de leur pays. On sait par ailleurs qu’une partie des migrants illégaux y ont été transférés depuis l’île de Samos fin mars, sans le moindre contrôle sanitaire et sachant que la Turquie islamo-totalitaire utilise les migrants envahisseurs, autant... en qualité de bombes biologiques.”

Donc on comprend. La saloperie mafieuse des ONG à la Sóros, ONU et consorts est répandue partout en Grèce, le coronavirus en plus, “histoire certes de désengorger les îles, après avoir incontestablement tenu sur la frontière. On revient pourtant en arrière, la colonisation est en cours, au lieu d’adopter une autre politique, d’isoler les migrants sur des îles inhabitées et autres lieux adaptés et d’exercer une politique anti-migratoire loin du cancer des immigrationnistes, Berlin et UE compris”, Lámbros Kalarrýtis sur 90.1 FM, émission du 22 avril, cité de mémoire.

Enfin il y a pire. Ce n’est que de justesse que l’opposition au Conseil municipal de Kastelórizo vient de dénoncer le projet du gouvernement Mitsotákis, et je dirais d’abord d’Erdogan, qui consiste à installer un campement pour migrants sur cette île très importante pour la souveraineté grecque de par sa position géographique. “Nous sommes là pour que la patrie des ancêtres, notre patrie puisse toujours exister. Nous ne l’accepterons, nous sommes Grecs, cette île est grecque et elle le restera. Cela ne passera pas”, a déclaré l’élue de l’île lors de l’émission de Lámbros Kalarrýtis le 22 avril.

Mon intuition c’est que le mémorandum signé avec la Troïka et en réalité avec l’Allemagne comporte certaines clauses secrètes, lesquelles mettent même en péril dans la mesure où elles se réalisent au fur et à mesure, le peuplement, la culture, voire, l’intégrité territoriale du pays. Si l’on considère en outre certaines déclarations de Dora Bakoyánnis, officiellement sœur de Mitsotákis dans le genre “la Turquie aura son mot à dire et nous devons trouver un modus vivendi avec elle devant la Cour internationale de Justice qui a son siège à La Haye. Car si l’on préfère la guerre, nous serons alors bien seuls, personne n’ira se sacrifier pour nous.” On peut ainsi se poser la question du rôle incarné par la famille Mitsotákis dans les affaires grecques et peut-être... turques.

Comme on peut alors s’occuper du confinement et du seul méchant coronavirus. Et pendant que Nauplie est devenue ville morte suite au confinement et je remercie A., amie du blog pour la photo de la ville, partout ailleurs, surtout partout ailleurs où des structures comme on dit pour migrants sont installées, la situation est difficilement contrôlable, confinement ou pas. La semaine dernière, des migrants ensauvagés mais parfaitement organisés, ont en partie détruit leur camp, celui de VIAL sur l’île de Chios, ils ont même attaqué les forces de l’ordre.

Dans une lettre ouverte adressée aux politiques, à savoir, au Premier ministre Mitsotákis, au ministre de l’Intérieur Chrisochoḯdis, ainsi qu’au ministre chargé de la Politique migratoire, Mitarákis, les officiers de la Police des îles de l’Égée orientale ne mâchent plus leurs mots. “Le moment est enfin venu pour vous. Vous devez prendre la décision de déplacer immédiatement tous ces migrants vers des structures en Grèce continentale, soit ouvertes pour ceux qui sont considérés comme des réfugiés, soit fermées pour ceux qui dont la demande d’asile est toujours en cours d’examen.”

Patates plantées. Péloponnèse, avril 2020

“Enfin, écoutez les voix de tous les responsables de la mer Égée du Nord à ce sujet. Nous demandons de ne conserver sur place qu’une petite structure d’enregistrement et d’hébergement temporaire d’un petit nombre d’étrangers, proportionnellement à la population des îles, comme c’est le cas pour le reste de la Grèce. Le surpeuplement provoque des tensions constantes ainsi que la cristallisation d’une situation explosive qui rend particulièrement difficile le maintien d’un sentiment de sécurité. Le point culminant dans cette situation a été illustré par les incidents de la nuit dernière, lorsque certains des 40000 migrants restant en mer Égée du Nord nous ont montré leurs compétences en matière de guérilla lorsque par des raids bien organisés ils ont incendié le camp de Chios. Grâce seulement à l’état de préparation, à l’héroïsme et aux efforts surhumains de la police et des pompiers, aucune personne n’a été blessée”, site Internet de la Police grecque, le 19 avril 2020.

Au même moment, le Ministère Mitarákis, attribue sans appel d’offres à une seule entreprise... visiblement du clan des initiés, la petite somme s’élevant à plus de 4 millions d’euros, rien que pour rénover le campement - ville de colons musulmans... à Malakássa, près d’Athènes, presse du 22 avril. “C’est bien connu, business as usual, notons que plus de 700 millions d’euros sont destinés aux ONG et autres amis du gouvernement immigrationniste d’Athènes, dans le but de financer la construction des 28 nouvelles bourgades pour migrants alors colons musulmans en Grèce, financement il faut dire issu de l’Union européenne. Non, nous ne sommes pas sur la bonne route, en dépit de la gestion réussie de la crise récente sur notre frontière en février et mars. Ce que nous avons gagné en suivant la politique du confinement risque de sauter en l’air rien que par la situation incontrôlable qui résulte de l’installation des milliers de migrants clandestins en Grèce continentale. Donc il faut changer de cap. Les gouvernants grecs ne doivent pas se plier aux diktats des passeurs, ONU compris, car l’humanitarisme c’est bien le voile du profit pour ces criminels”, apostrophait alors Lámbros Kalarrýtis sur 90.1 FM, émissions du 21 et 22 avril, cité de mémoire.

Four traditionnel. Péloponnèse, avril 2020

Les confinés de tous les pays attendent leur délivrance... mais alors laquelle ? En pleine géopolitique du pire, virale, voire, vérolée, tout est à craindre, en Grèce comme ailleurs. Le pouvoir xénocrate des Mitsotákis ou des Tsípras ne reculera pas tout seul, on le sait. “Le virus passera, les mutations démographiques et ethniques imposées à la nation sous forme de viol car il faut le dire, c’est alors autre chose”, soulignait encore Lámbros Kalarrýtis sur 90.1 FM, émission du 21 avril, cité de mémoire.

Les quelques très rares migrants installés depuis plus de trente ans dans la petite bourgade du Péloponnèse, sont alors intégrés et appréciés. Soulignons qu’ils sont souvent Coptes d’Égypte ou sinon Éthiopiens chrétiens. Ils travaillent à bord des chalutiers ou dans le secteur agricole. Ce n’est pas la figure du migrant ou des migrants isolés et par petits groupes qui inquiète les Grecs mais plutôt cette migration massive représentant déjà près du 20% de la population, sélectivement musulmane depuis 2015 et d’ailleurs instrumentalisée par les immigrationnistes allant de l’ONU à l’UE et d’abord par la Turquie. Les Grecs qui ne sont pas de la dernière pluie depuis les quelques 5000 ans que leur langue est parlée sans interruption en ces lieux, ne sont pas non plus à la première tentative visant à les remplacer par la conquête comme par la guerre. Nous y sommes une fois de plus... et de trop.

On a fêté Pâques. Péloponnèse, avril 2020

Confinement donc, sauf pour les migrants illégaux. Les médias locaux de Lesbos nous informent des manifestations initiées par les migrants en tout illégalité, autant que des actes de saccage qui se multiplient, émission de Lámbros Kalarrýtis du 22 avril. Pendant ce temps, Nektários, Métropolite de Corfou sera jugé le 25 mai prochain pour la litanie de Saint Spyrídon maintenue en plein confinement, litanie que même l’Occupation allemande n’avait pas pu annuler. Dans une lettre ouverte adressée au Chef de l’Église grecque Ierónymos, il officialise alors la rupture. Ni plus ni moins, Nektários accuse Ierónymos “d’avoir abandonné la protection de la foi face aux attaques des politiques”, sous-entendu, attaques orchestrées par ceux qui se cachent derrière les politiciens marionnettes, presse de Corfou, le 17 avril.

Arrêt prolongé du moteur et alors plus rien ne tourne tout à fait comme avant. Et après ? Le pays réel aura planté ses patates et ramené son poisson, interdiction ou pas. Le reste suivra et... survivra.

Les préparatifs de Pâques ont commencé tôt et le village s’est habillé de ses plus beaux atours en dépit des circonstances. Les femmes ont blanchi les maisons et les chapelles à la chaux, même de manière incomplète, puis, elles ont rafraîchi les ruelles afin de les rendre brillantes et prêtes à accueillir le message de la Résurrection.

Matières et alors manières. Pour les orthodoxes orientaux, le but de toutes les disciplines spirituelles est donc de cultiver la Charmolýpi [Χαρμολύπη], terme inventé par Saint Jean Climaque, moine syrien, puis higoumène du monastère du VIe siècle sur le mont Sinaï. Charmolýpi signifie le genre de pénitence qui se transforme en gratitude joyeuse, en chagrin de joie. Surtout par ce temps si confiné.

Gratitude joyeuse en pays réel grec, la mer en face et pas un seul bateau.
Gratitude joyeuse. Péloponnèse, avril 2020

* Photo de couverture: On a fêté Pâques. Péloponnèse, avril 2020