Greek Crisis

samedi 25 août 2018

Vermine politique



Leurs vacances déjà rangées sous les pliures numériques omniprésentes, les Grecs rentrent des plages, lorsqu’ils rentrent. Nos touristes visitent alors Mycènes, ainsi que les... fabuleux autres restes grecs. Août finissant au pays mort. Incarnant jusqu’au plus profond... de sa barrière anatomique la classe dirigeante historique et hystérique de la Grèce contemporaine, ceci à travers une historicité bien longue allant de 1831 à 2018, Aléxis Tsípras tient de cette même vermine qui de la mère patrie, elle ronge et elle trahit alors tout, pour recevoir en échange des miettes de l’Occident Troïkan, et finalement... des gifles de la Turquie. Je paraphrase à peine un couplet du poète Georges Vizyïnós écrit en 1883 pour dénoncer certaines réalités inlassablement actuelles, au-delà des circonstances atténuées du journalisme et de l’intellectualisme bien de saison. D’ailleurs, sauf réveil de la praxis collective, c’est... de notre saison terminale à nous tous qu’il s’agit, en Grèce et même en Europe, me semble-t-il.

Au pays rêvé. Mycènes, août 2018

Ce même couplet de Georges Vizyïnós, avait été repéré et noté par le poète et diplomate Yórgos Séféris dans son carnet à la date du jour de l’an de 1959. Dégoûté par toute classe politique grecque lors des pourparlers au sujet de l’indépendance et/ou de l’autodétermination du peuple de Chypre, il faut préciser, sous la... botte “civilisatrice” du colonialisme britannique, Séféris alors Ambassadeur de la Grèce en poste à Londres, il sera écarté de l’équipe des négociateurs grecs, parce que justement il n’a pas voulu admettre l’irréparable et encore moins l’irrespirable.

Séféris voyait déjà loin en ces années 1958 et 1959, préfigurant en quelque sorte nos “anni Horribili” 2018 et 2019, car nous y sommes, et ce n’est pas du catastrophisme, hélas. En cette époque pas si lointaine, le poète avait également remarqué cet article que le député travailliste Reginald Paget publiait au quotidien “The Times” le 27 avril 1956: “Ainsi, à chaque fois qu’un acte terroriste est commis et que personne ne se présente pour dénoncer ses auteurs, les biens et les terres des habitants grecs des lieux, doivent être saisis, ces Grecs, ils doivent même être embarqués de force à bord d’un navire pour être débarqués ensuite en Grèce. Après, ce même navire devrait embarquer des Turcs depuis la Turquie, mes amis Turcs disent qu’il n’y aurait aucune difficulté de leur côté pour ainsi faire débarquer ces Turcs à Chypre. Ce système pourrait fonctionner jusqu’à faire de Chypre une île à majorité turque”, (Carnet, de Yórgos Séféris le 30 avril 1956, page 202, éditions Íkaros, Athènes 2008).

'Tsípras, le début de la fin'. Presse grecque, août 2018

'Ni honte, ni pardon. Les morts crient depuis les cendres'. Mati en Attique, août 2018

Aléxis Tsípras... en peintre des réalités. Presse grecque, août 2018

Les terroristes sont les grecs de Chypre représentant 78% de la population de l’île luttant pour leur autodétermination contre le colonisateur Britannique. Ce dernier a sciemment transformé l’affaire de Chypre, île grecque par sa population avec une minorité turque dont les droits civiques devraient être naturellement entiers, en une affaire entre deux communautés, où très... effectivement, la minorité turque aurait des droits déterminants et décisifs (veto) quant au processus décisionnel lors de la future supposée indépendance de Chypre et non pas, autodétermination de son peuple. On connaît la suite.

Il faut rappeler que le député... très travailliste Reginald Paget, avait été dans sa carrière, l’avocat notamment du général Erich von Manstein. Ce dernier, acteur pourtant actif dans l’Holocauste, il a, à travers ses mémoires... et aménageant les faits, contribué grandement à exonérer la Wehrmacht de toute implication dans le déclenchement de la guerre et des crimes qu'elle y a commis, créant ainsi le mythe d'une “Wehrmacht propre”. Contre toute attente... démocratique, le raisonnement que Paget défend au Parlement Britannique au sujet de Chypre n’est pas sans rapport avec une vision totalitaire et colonialiste des rapports entre les peuples et les nations, c’est le moins que l’on puisse dire.

Autre... hasard du calendrier du siècle dernier, Reginald Paget, avait été également placé en 1954 à la tête du “UK Council of the European Movement”. Et pour ce qui est des rapports entre l’Européisme et le Nazisme, l’historien et écrivain anglais Mark Mazower, , dans son ouvrage “Hitler's Empire. Nazi Rule in occupied Europe” (Londres, 2008), évoque déjà cet article: “Das Jahr 2000” (L’Année 2000), texte étonnant car... futurologue, que Joseph Goebbels publia dans la revue “Das Reich”, le 25 février 1945. Dans son ultime effort de propagande, deux semaines seulement après la conférence de Yalta, le haut dignitaire nazi, établissait alors le lien entre l’Europe du futur et le national-socialisme. Une “Europe unifiée sous la direction de l'Allemagne”, et surtout “cette Europe certainement unie en l'an 2000, celle des enfants de nos enfants, à un moment futur, où cette guerre ne sera qu'un lointain souvenir”.

Années zéro... Athènes, août 2018

Animal adespote. Péloponnèse, août 2018

Production grecque. Péloponnèse, août 2018

Cet ouvrage de Mark Mazower - lequel à ma connaissance n’a pas été traduit en français - démontre alors combien l’Allemagne des nazis, et cela, à l’instar des autres pays dans les années 1940, n’a pas incarné la rupture présentée en plus comme étant radicale, ni avec le passé... et encore moins, vis-à-vis d’une certaine suite dans l’histoire européenne. Pour faire court, il faut comprendre que le projet européiste n’est pas né avec le nazisme car il l’a précédé, et ensuite... il l’a (mal) accompagné, pour finalement lui succéder. C’est donc un projet, initié et voulu par les élites financières et industrielles de l’Allemagne, et autant par celles des pays voisins de l’eurocentre, France, Belgique, et Pays-Bas notamment. La mondialisation... sa nièce, s’y ajoutera ainsi plus tardivement.

Et pour rendre l’histoire... un peu plus juste, Mark Mazower précise, que lorsque Rober Schuman a initié son projet de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), à l'origine de l'actuelle Union européenne, il a de ce fait facilité la tache aux industriels et aux propriétaires des mines de charbon à traverser les frontières et à commercer.

De nombreux participants, industriels compris, avaient pris part aux négociations analogues dix ans auparavant, arrangées par le ministère de l’Économie du Troisième Reich, lorsqu’il fut question de l’organisation de tels cartels européens, coordonnant potentiellement leurs productions alors dans ce but. Une généalogie très analogue est détectable, dans les projets, alimentaire, et de la production agricole en Europe, entre une certaine autarcie visée par l’Allemagne nazie (mais uniquement pour l’Ouest du continuant) et la Politique agricole commune (PAC).

Petit pays. Péloponnèse, juillet 2018

Souvenirs des années 1960-1970 à Mati, commune brûlée en Attique en juillet 2018

Petit pays. Péloponnèse, juillet 2018

Années toujours zéro, sauf évidemment pour nos animaux adespotes et pour les beautés encore et si possible naturelles. Loin des réalités, les medias du petit comme des grands pays, présenteront les faits et gestes de l’insignifiance, comme par exemple cette semaine, pour évoquer la prétendue sortie de la Grèce du programme Troïkan. Blague si largement rependue par le journalisme surtout autorisé en cette fin août en Grèce, autant que par la vermine para-politique des Tsiprosaúres et assimilés.

Notons que depuis les incendies d’il y a un mois, un ministre a démissionné après avoir répété que tout avait très bien fonctionné, deux chefs de cabinet ainsi que les chefs de la Police et des Pompiers ont été limogés, tandis que les photos de jadis des lieux ravagés par les incendies causant près de 100 morts, circulent sur Internet comme pour monter ce que fut l’humanité passée créatrice des liens auxquels nous ne pouvons plus prétendre, la nôtre pourtant. Toutefois, certains bons moments sont encore possibles, à Thessalonique, capitale de la Macédoine grecque, se baladant sur la corniche, ou même extraire... un chaton du compartiment moteur de sa voiture avant de démarrer. Beaux moments ainsi dérobés.

L’histoire ainsi abordée, l’autre, la grande, elle ne se répète pas, sauf qu’elle n’est pas sans racines. Les temps changent, et c’est parfois d’un changement d’échelle qu’il s’agit. La méthode totalitaire et coloniale que Reginald Paget recommande au sujet de Chypre en 1956 est en cours d’application actuellement en Grèce, à Chypre et même presque partout ailleurs en Europe, surtout en Europe européiste. Ce système pouvant fonctionner jusqu’à faire de Chypre une île à majorité turque, s’applique tout simplement en Europe entre autres, par les initiateurs du projet migratoire si cher à la Commission de Bruxelles, comme à l’imposante marionnette de Berlin.

Ce méta capitalisme autophage des européistes à la Sóros, impose alors de manière outrancière et impériale la transformation démographique et culturelle de l’Europe par l’arrivée massive et organisée de tant de migrants, essentiellement il faut dire de religion musulmane. Les damnés de la terre saccagée par l’Occident, modifieront structurellement alors à leur tour l’Europe d’ici 2030 à défaut d’agir vite et autrement. Espérons aussi à la volonté ou possibilité alors supposées des peuples européens à se défendre contre ces mondialisateurs qui désormais rêvent de transhumanisme en consommant de la drogue, autant que les richesses des autres.

Ce n’est pourtant guère évident. Comme le souligne l’universitaire et analyste Panagiótis Ífestos, “la société grecque est agenouillée, sinon anéantie, l'esprit d'entreprise assassiné, la direction ‘politique’ est à genoux devant les employés hégémoniques et les autres démons des usuriers transnationaux. Et les jeunes, ils deviennent des exilés à cause l’épuisement de leur pays. Bien sûr, il y a toujours cette fausse image consumériste du dixième seulement de la population, dont d’ailleurs nos touristes, ce qui donne l'impression d’une prospérité alors fausse étant donné que pour les neuf dixièmes de la population c’est soit déjà la faillite, soit l’inexorable processus de paupérisation qui prévaut. Ces citoyens deviennent ainsi des ilotes, qui plus est, sous domination étrangère, et en interne, sous un pouvoir profondément oligarchique”.

Ailleurs, on évoque à très juste titre le génocide de la nation grecque, et c’est cette dimension qui n’a pas été suffisamment démontrée, à travers l’excellente analyse de Státhis Kouvelákis à travers de son intervention sur la radio France-Culture il y a quelques jours. Il faut dire que le media ne s’y prêtait plus.

Thessalonique. Juillet 2018

Extraire un chaton... Thessalonique, juillet 2018

Animal... partiellement adespote. Thessalonique, juillet 2018

Péloponnèse, juillet 2018

Près de la moitié de la population grecque vit donc sous le seuil de la pauvreté, 40% de la population détient seulement le 3% des richesses, tandis que 10% de la population détient environ 50% des richesses. Plus de 600.000 jeunes grecs ont quitté le pays, ainsi que près de 200.000 anciens migrants installés et intégrés au sein la société grecque depuis près de 30 ans. Cette saignée démographique est remplacée par les nouveaux migrants de manière incontrôlée depuis 2014-2015, et déjà certains quartiers d’Athènes n’ont de grec que leurs toponymes.

La criminalité dite “petite” alors explose de partout, y compris dans les lieux touristiques sous l’Acropole ; personnellement j’ai été amené à repousser à trois reprises entre juillet et août les attaques initiées par certains voleurs sur les touristes choqués. Voleurs il faut dire faisant partie de bandes composées de migrants, le plus souvent récents. Il y a quelques jours, une des bandes agissant sur place a attaqué un jeune grec ainsi que sa compagne portugaise sur la colline de Philopáppou en face de l’Acropole. Le jeune grec, poussé par ses agresseurs est tombé du rocher et il a trouvé la mort. Ce crime à lui seul résume alors suffisamment les nouvelles réalités grecques et c’est pour cette raison qu’il a aussitôt connu un retentissement pour tout dire énorme, auprès de l’opinion.

La victime, Nikólas Moustákas était un jeune grec de 25 ans, poussé à quitter son pays, il s’était installé à Édimbourg en Écosse où il travaillait dans l’hôtellerie, et il se trouvait en Grèce pour les vacances. Ses assassins arrêtés par la Police et passés aux aveux sont trois migrants récents, deux Pakistanais et un Irakien, connus des services de Police car voleurs et agresseurs violents à répétition.
Ils n’avaient pas été extradés car ils ont fait usage de leur (supposé) droit à déposer une deuxième demande d’asile. En réalité, ils sont entrés illégalement sur le territoire grec et ils y demeurent de manière autant illégale depuis, car leur deuxième demande d’asile n’a été enregistrée que parce que les intéressés ont évidemment fait de fausses déclarations, reportage des radios SKAI et 90.1, le 24 août 2018 et presse grecque.

Ils n’ont pas été extradés surtout, car la politique imposée, dont le récent accord entre Berlin et Athènes pour que la Grèce puisse accueillir les migrants indésirables en Allemagne, vise à transformer définitivement la démographie et la culture du pays, comme c’est déjà fait avec l’économie colonialiste que la novlangue nomme le plus souvent “austérité”.

Grèce touristique. Thessalonique, juillet 2018

Grèce paisible. Thessalonique, juillet 2018

Syndicats... musées. Thessalonique, juillet 2018

La mère de Nikólas vient d’adresser une lettre ouverte à Aléxis Tsípras, elle a été d’abord publiée par le quotidien “Kathimeriní” daté du 23 août.

“Monsieur le Premier ministre,
Je suis née et j'ai grandi à Athènes et je m'en suis toujours sentie fière. Le monument de Philopáppou je l'avais visité par les temps passés, quand il y avait une opportunité de le faire, mais autant la sécurité nécessaire pour parcourir cette merveilleuse colline des Muses et admirer depuis ses hauteurs notre belle ville.
Mon fils Nicolas est un enfant d'Athènes qui n'avait pas eu la chance de visiter le monument. Il avait seulement visité plusieurs fois l'Acropole et les monuments de Thissíon, mais ses visites du site elles avaient été limitées à la rue piétonne menant à St Démétrius Loubardíaris.
Durant ses 21 ans, et à l’instar du destin de tant de milliers d’autres jeunes de son âge, il a été chassé par sa propre patrie, ayant pris le chemin de l'exil pour un ‘avenir meilleur’. Il s’est installé en Écosse, où il a été très bien reçu, et où il s’est senti protégé, et surtout, il avait retrouvé confiance quant à l'avenir. ‘L'Écosse c’est l'avenir’, nous disait-il, ‘une vraie perspective’. ‘Malheureusement, la Grèce c’est seulement pour les vacances’. Maintenant, la Grèce ce n'est même plus pour les vacances.
En effet, cet été il s’est trouvé en Grèce, sauf que cette fois il a eu le malheur de visiter la colline de Philopáppou voulant montrer d’en haut à sa petite amie, une fille du Portugal, les beautés de la ville qu'il a tant aimé.
Erreur ? Oui. FATALE. Ceci parce que Nicolas étant absent depuis un certain temps de la réalité grecque, il n’était pas au courant de la dangerosité de cet endroit, laquelle a été créé et entretenue avec votre propre complicité.”

“En visitant les lieux après la mort tragique de mon enfant pour y déposer quelques fleurs, j’ai été témoin d'images que la tristesse, la frustration et la colère n’ont fait que déborder en moi. De plus, alors que j'étais accompagnée par plusieurs parents, je me suis senti menacée à tout moment et par toute forme d'activité criminelle, et cela en pleine journée.
Monsieur le Premier ministre,
L'État devrait, plutôt que d’utiliser la moitié des forces de la Police pour protéger le personnel politique et leurs familles, d’envoyer une présence policière plus forte à proximité du large site archéologique de l’Acropole.
Le gouvernement devrait allouer des fonds d'argent des contribuables d’ailleurs si lourdement imposés, non seulement pour verser vos salaires princiers et aussi que les fiestas que vous organisez une fois par an en ces lieux. De même, il faut grillager les lieux et les rochets, pour que ce plateau n’apparaisse plus comme une sombre carrière aboutissant aux abîmes, d’où l’on peut glisser et tomber à tout moment, sans même être attaqué, comme mon Nicolas l’a été.
Cet espace autour du monument de Philopáppou devrait-il être suffisamment éclairé, et pas seulement durant la visite d’Obama d’il y a quelques mois. Toute cette piètre image entre campements de fortune, et vêtements déchirés sous les arbustes, devraient-elle peut-être un jour cesser.
L'État, au lieu d’accueillir de manière bienveillante en leur permettant de faire tout en n’importe quoi, à ces individus criminels, emplis de toute sorte d'instincts sauvages, assassins et dangereux, ne devrait-il d’abord ainsi s’occuper principalement de la sécurité de ses propres citoyens, lesquels saignaient tous les jours sous la surimposition, et pourtant, ils sont abandonnés aux mains des gangs sans merci, pour lesquels la valeur de la vie humaine est moins importante que la valeur d'un mobile ou d'une chaîne en or.”

“Monsieur le Premier ministre,
Avez-vous conscience de quel pays êtes-vous au service ?
Notre Athènes est la ville la plus ancienne et la plus historique en Europe, de ce fait, elle attire les visiteurs dont le rêve c’est de voir l'Acropole, une zone que vous avez pourtant abandonné, comme tout notre beau pays, en proie et aux forfaits de gangs criminels qui attaquent les visiteurs en plein jour.
Les pays civilisés, Monsieur le Premier ministre, prennent soin des visiteurs, lorsque il y a déjà un tel risque naturel, en y installant par exemple les barrières adéquates autour de la zone, en y installant également un revêtement antidérapant, en verrouillant peut-être l’accès à la tombée de la nuit, et surtout, en y installant un éclairage suffisant, ce que vous laissez à la seule lumière romantique de la pleine lune!
Et vous, Madame la Ministre du Tourisme,
Vous devriez, en coopération avec tous les acteurs concernés, vous préoccuper d’abord et avant tout de cette situation. Car, avant d'inviter les visiteurs dans ce pays, vous devriez assurer au moins la sécurité de leurs biens, mais aussi de leur propre vie.
Au lieu de vous vanter chaque année de l’augmentation du nombre des touristes, il faudrait leur dire qu’ici, au cœur d'Athènes, ils peuvent être attaqués, et être même les victimes des gangs ‘à la peau foncée’, comme ceux ayant attaqué mon Nicolas.
Mon Nicholas, Monsieur le Premier ministre, avait été bien accueilli par l'Écosse, ce pays lui a offert une vie décente et sûre, ce pays l’a même honoré, comme de son côté mon Nikólas il avait honoré par son comportement exemplaire son pays d'origine, devenant son digne ambassadeur auprès d’un État étranger.
Monsieur le Premier ministre,
Mon fils, a connu l’hospitalité et la protection du fort d'Édimbourg, certes rocheux et escarpé, mais protégé par l'État, et voilà que sa propre Patrie l’a tué, avec toute votre propre complicité et autant négligence criminelle.
Lambriní Moustáka,
La Mère de Nikólas.”

Thessalonique, juillet 2018

Kitsch grec et touristes. Thessalonique, juillet 2018

Ainsi va la vie... et autant la mort. Au même moment, à travers toute la Grèce, de bien nombreuses municipalités co-organisent avec l’aimable participation directe ou indirecte des fonds Sóros et du gouvernement ayant hypothéqué pour 99 ans TOUS les biens de l’État en Grèce aux escrocs internationaux et placé l’administration fiscale grecque sous le seul contrôle des mêmes rapaces mondiaux, des festivals et autres “événements”, visant à promouvoir auprès des jeunes restant au pays ou de passage, l’idée de l’acceptation de l’autre, de l’altérité triomphante contre tout lien identitaire, comme des supposés bienfaits obligatoires des flux migratoires. Le plan c’est d’y installer, comme en Italie avant le récent changement gouvernemental, un nombre inconnu de migrants dans les contrées et les montagnes délaissées par les populations... des aborigènes que nous sommes. Les Apennins, la Crète, la Thessalie, l’Épire, la Grèce du Nord sont entre autres, les régions visées. Le plan financé par l’administration totalitaire de la Commission de Bruxelles prévoit même dans un premier temps l’installation de 100.000 migrants à travers la Grèce continentale, certains seront hébergés aux hôtels de montagne que les Grecs paupérisés ne fréquentent alors plus, presse grecque de la semaine.

Ce n’est pas de l’austérité qu’il s’agit (en dépit des analyses certes justes mais volontairement partielles à gauche) mais d’une guerre totale faite contre le peuple grec et pas uniquement contre lui. Aléxis Tsípras qui tient très exactement de cette même vermine qui de la mère patrie elle ronge et elle trahit alors tout, pour recevoir en échange des miettes de l’Occident Troïkan, vient de déclarer depuis l’île d’Ithaque et d’un terrain vague où seuls les journalistes apparatchiks avaient droit d’y être, “que la fin du régime de la Troïka est une réalité”. Il a été encadré par ces Syrizístes locaux et centraux, lesquels devant les cameras ils ont incarné le rôle du peuple absent.

Ensuite, c’est sur l’île de Syros que cet abominable cirque de Tsípras avait été répété. Une retraitée âgée de 70 ans s’est alors approchée de Tsípras, car elle a voulu lui dire quelques mots, disons pas très aimables. Les policiers qui n’ont pas protégé Nikólas Moustákas sous l’Acropole, ils ont aussitôt et violement fermé la bouche de la vielle et respectable dame, la poussant ainsi loin du champ des cameras, presse grecque du 24 août. La vie... est belle, les Grecs haïssent les gouvernants, en discutant entre eux, ils désirent même leur mort, non pas politique, mais... physique.

Sans commentaire. Thessalonique, juillet 2018

Simplicité grecque. Thessalonique, juillet 2018

Pâques de l’été, d’après la tradition grecque, et c’est déjà loin derrière nous. Le 15 août a été célébré dans les Églises orthodoxes la Dormition de Marie tandis que dans l’Église latine c’est la fête de l’Assomption de la Vierge Marie. Seuil culminant de l’été, les Grecs enfin en vacances, si ce n’est que pour quelques jours. Pendant ce temps le pays brûle encore et toujours. La fumée et les cendres depuis grand incendie dans l’île d’Eubée avait couvert Athènes et ses îles proches jusqu’au Péloponnèse. Pour une fois les habitants des villages menacés ont été évacués. L’été grec est toujours brûlant... c’est de tradition.

Au pays rêvé du produit touristique, les visiteurs admirent les ruines des fortifications à Mycènes, c’est aussi de saison. Et au pays réel ce matin (25 août), les habitants de la presqu’île de Méthana ont été nombreux à assister à la sortie de l’eau d’un beau caïque traditionnel, destiné à la casse subventionnée par l’Union européenne. La pêche étant devenue non rentable, le génocide, l’ethnocide et acculturation de tout un peuple c’est aussi cela. Histoire de plus jamais retrouver notre mer et encore moins ses usages et ressources pour ne dépendre que des chalutiers des mondialisateurs des pays germano-compatibles.

Nous sommes en guerre, pauvre pays, pauvres touristes... pauvre blog accablé et paupérisé. Après l’article, je coupe ainsi radios et internet durant trois jours, question autant de survie. Saluons sinon, nos félins adespotes et fiers de l’être. Bon dimanche !

Félin adespote. Athènes, août 2018


* Photo de couverture: Pays historique. Épidaure, août 2018