L’histoire nous dépasserait-elle ? “Ruines donc. Ruines dues à la désertion autant qu'aux ravages des hommes et des chars. Ruines orphelines, en somme. Ces rues vides, ces façades bâillonnées, ces murs meurtris: un orphelinat pour fantômes. Les ruines, je les ai fréquentées jadis, lorsque j'étais adolescent et que la ville d'Orléans où j'habitais alors était bombardée chaque jour au moment de la Libération. Nous vivions au milieu d'une ville effondrée, à dégager ferrailles et charniers au point qu'en voyant des immeubles intacts, je me mettais machinalement à calculer le temps qu'il faudrait pour les déblayer !”, écrivait le grand voyageur et écrivain Jacques Lacarrière au sujet de la ‘Zone Morte’ de Nicosie.
Carnet de notes d'un ethnologue en Grèce
Une analyse sociale journalière de la crise grecque

vendredi 27 janvier 2017
Chypre embrassée par les vagues - III
L’histoire nous dépasserait-elle ? “Ruines donc. Ruines dues à la désertion autant qu'aux ravages des hommes et des chars. Ruines orphelines, en somme. Ces rues vides, ces façades bâillonnées, ces murs meurtris: un orphelinat pour fantômes. Les ruines, je les ai fréquentées jadis, lorsque j'étais adolescent et que la ville d'Orléans où j'habitais alors était bombardée chaque jour au moment de la Libération. Nous vivions au milieu d'une ville effondrée, à dégager ferrailles et charniers au point qu'en voyant des immeubles intacts, je me mettais machinalement à calculer le temps qu'il faudrait pour les déblayer !”, écrivait le grand voyageur et écrivain Jacques Lacarrière au sujet de la ‘Zone Morte’ de Nicosie.
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Chypre embrassée par les vagues - II
Le lecteur attentif et souhaitons-le, conscient du moment historique qui est le nôtre, comprendra que l’actualité sur Chypre le concerne nécessairement, car ce qui s’y joue, n’est que l’expérience en réel de ce qui demeure programmé à cour et moyen terme, s’agissant de la mise à mort des États et des nations, (autant des peuples) autrement que par la guerre classique. Chypre embrassée ainsi par les vagues, et autant par celles de la géopolitique et des mutations métadémocratiques en cours (déjà) en Europe.
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jeudi 26 janvier 2017
Chypre embrassée par les vagues - I
Temps nouveaux sur Terre. “Sous les spleens insulaires, des petites pluies fines”, comme l’écrivait alors le poète (Jules Laforgue) à sa manière, la géopolitique en plus. Nous sommes entrés depuis relativement peu dans une nouvelle région (et régionalisation) de l’histoire de notre monde. Embourbés que nous sommes dans la boue de sa transition mais maintenant c’est fait ! Du moins et déjà, y voir enfin clair. Comme depuis le Temple de Poséidon au Cap Sounion, devant la clarté, rare clarté peut-être.
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samedi 21 janvier 2017
République... des lèpres
Année déjà en cours. Les médias se sont surtout focalisés sur l’investiture de Donald Trump, et ensuite, sur l’interminable série des déclarations du ministre allemand des finances quant à la pérennité du dit “programme grec”, qui plus est, en rapport avec le FMI. Sur le toit du musée de l’art Cycladique, la bannière de la funeste UE reste comme accrochée, tirée on dirait vers le bas, par l’une des statues qui dominent les lieux. En effet, 2017 vient tout juste de commencer.
jeudi 19 janvier 2017
Sous presse
“Nous ne vivons pas dans un pays normal”. Truisme, sous forme constatation, énoncée ouvertement sur les ondes des radios athéniennes (Realfm, zone matinale, le 18 janvier). Sur une autre radio, le journaliste constate cette hausse de 1,8 €, du prix de chaque paquet de café depuis la nouvelle taxe qui... frappe le café en Grèce à partir du premier jour de l’année 2017, (s’agissant d’ailleurs du paquet de 200 gr, radio Alfa 989, zone matinale, le 18 janvier). Effectivement, une bonne année, dès son premier café matinal!
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dimanche 15 janvier 2017
Historia torrefacta
En el país paralizado, la nieve se ha fundido, por lo menos en Atenas. Desde el otro mundo, desde Ginebra, parece que las negociaciones sobre Chipre no avanzan como se esperaba. Pura propaganda, una vez más, y desafortunadamente, una vez más. Y en nuestro país, la proximidad humana, encenagada en su existencia desfigurada: vecinos anímicamente esfumados, otros, que todavía insisten y sueñan: “Nuestra vida volverá a tener sentido”. ¡Gracias, es un bello sueño... y preferentemente si nos mantenemos activos!
Histoire torréfiée
Au pays tétanisé la neige a fondu, du moins à Athènes. Depuis l’autre monde et depuis Genève, on croit apprendre que les dites négociations sur Chypre n’avanceraient plus comme espéré. Propagande pourtant, encore et hélas. Et chez nous, cette proximité humaine, embourbée dans son existence défigurée: voisins moralement évadés, d’autres sinon, qui insistent et qui rêvent: “Oui, notre vie aura encore un sens”. Merci beau rêve... de préférence actif !
mercredi 11 janvier 2017
Hibris sobre el nivel del suelo
El invierno insiste y la hibris domina. En Atenas, en la mañana del 11 de enero, la gente se ha sentido incluso aliviada por la vuelta de la simple lluvia... en este mundo tan complicado. Durante esta difícil semana, mi primo Kóstas, el vecino Chrístos, el amigo Leónidas todos coincidían en el comentario de la impotencia que sienten ante lo que ya se ha vuelto la legendaria imposibilidad de conseguir calentar su piso, y esto en el país de Hefesto y de Prometeo.
Hybris hors-sol
L’hiver insiste, l’hybris domine. À Athènes, au matin du 11 janvier, les habitants ont été même soulagés du retour de la simple pluie... dans ce monde si compliqué. Cette rude semaine, mon cousin Kóstas, le voisin Chrístos, l’ami Leonidas, tous racontaient alors très... expressément, leur impuissance devenue si courante devant le désormais légendaire inchauffable des appartements, au pays pourtant d'Héphaïstos et de Prométhée.
vendredi 6 janvier 2017
Tiempos de los Cíclopes
Año nuevo, 6 de enero, Teofanía. El país se viste progresivamente con la nueva ola de frío y de nieve que llega a continuación de la que hubo en los días de Navidad. He ido a la gasolinera del barrio a comprar la bombona de butano para la estufa. “El aumento de precios, con la llegada del año nuevo, por el momento, no se le aplica Señor, y en cualquier caso, no con estas bombonas de butano que son de antes. Que tenga usted felicidad y mis mejores deseos en la fiesta de las Luces... todos esperamos que lleguen a nuestro país”. Las “Luces”, es decir el sinónimo de la Teofanía. En el barrio, las iglesias están repletas, mi amigo Mihális y mi primo Kóstas han acudido y esto es nuevo. ¡“Luces”!
Temps des Cyclopes
Année nouvelle, 6 janvier, Théophanie. Le pays... s’habille progressivement de sa nouvelle vague de froid et de neige, faisant suite à celle des jours de Noël. J’achète le contenu de notre bombonne de gaz pour le chauffage chez le pompiste du coin. “Vous n'êtes pas concerné Monsieur... des augmentations du premier de l’an, en tout cas, pas pour l'instant et certainement pas en ce qui concerne ces bonbonnes. Soyez heureux, meilleurs vœux pour cette fête des Lumières... que nous attentons tous dans ce pays”. Les “Lumières”, c’est-à-dire, ce synonyme de la Théophanie. Dans le quartier, les églises sont remplies, mon ami Mihális, puis, mon cousin Kóstas s’y rendent également à l’occasion et c’est nouveau. “Lumières” !