Hiver européen, hybris européiste. Les “grands” medias grecs, suffisamment aux ordres... du nouvel ordre néo-totalitaire de la funeste Union Européenne évoquent peu le référendum du 4 décembre en Italie. Il ne faut surtout pas attiser les esprits grecs, il ne faut surtout pas raviver le souvenir du referendum grec de 2015, celui justement que les... apatrides Tsiprosaures ont transformé en ‘OUI’. Toutefois, l’hebdomadaire politique “To Pontíki” fait sa ‘Une’ sur Tsipras et sur Renzi: “Un front chaud... entre le Nord et le Sud”. En effet.
1984, c'est... 2016 à Athènes |
Certaines affiches apparues à Athènes en ce novembre, suggèrent enfin que ‘1984’ de George Orwell, c'est... 2016 déjà à Athènes. Fait pratiquement accompli. ‘Big Brother’, cette figure métaphorique devenue... pratique du régime pré-policier et totalitaire, de la société de la surveillance et de la mécanique sociale, ainsi que de la réduction des libertés ; nous y sommes.
Je voudrais ici rappeler à nos amis Italiens (comme à tous les autres), certains faits... relatifs au référendum grec de 2015. Alexis Tsipras étant devenu une marionnette du financierisme totalitaire (déjà) européiste, il a organisé le référendum de juillet 2015, car il pensait que le ‘OUI’ l’emporterait, lui laissant ainsi les mains libres (et sales) et autant un alibi tout monté pour capituler (en réalité il l’avait fait depuis un moment déjà).
Vangélis Meimarakis, homme politique bien placé, ayant été pendant un moment même, le chef intérimaire à la Nouvelle Démocratie (Droite), avait accordé une interview (initialement non diffusée en entier), fort éloquente, sur les heures qui ont suivi, au soir du référendum grec. Il décrit entre autres, cette réunion d’urgence et des chefs des partis (hors Aude Dorée). Récemment, la vidéo intégrale de cette interview avait enfin été publiée sur Internet, et nous en savons un peu mieux... sur ce que nous savions déjà !
Sans appel ! Athènes, novembre 2016 |
Avec l'Euro c'est toujours de pire en pire. Athènes, novembre 2016 |
Le... Service de la Propagande. Athènes, novembre 2016 |
Dans cet entretien très révélateur que Vangélis Meimarakis a accordé au journaliste N. Hatzinikolaou le 7 Juillet 2016, l'ex-chef de la Nouvelle Démocratie, reconnaît... à sa manière, comment tous les chefs politiques se sont entendus pour ainsi... commettre ce qui s’apparente à de la haute-trahison, tout simplement.
Meimarakis révèle que tous les partis politiques avaient été... fort aveuglés par les sondeurs. Ces derniers prévoyaient que les Grecs voteraient en faveur du ‘OUI’, et cela à plus de 60%. Il a même précisé que, dans un premier temps, ceux de la Nouvelle Démocratie pensaient s'abstenir du référendum, mais finalement, leurs cadres ont décidé d’y participer parce que tous les sondeurs avaient prédit la large victoire du ‘OUI’. En effet, Tsipras lui-même fut séduit par ces mêmes sondeurs. Il croyait en cette large victoire du ‘OUI’, et elle lui laisserait enfin les mains libres. Un ‘OUI’ massif au référendum, lui offrirait tout l'alibi politique nécessaire pour alors capituler et ainsi livrer totalement le pays aux envahisseurs néocoloniaux de l’UE et du FMI (Allemands en tête).
“Voyez-vous, c’est exactement le contraire qui s’est produit, le ‘NON’ l’a emporté à plus de 60%. En effet, et c’est bien exact, l’histoire que Varoufákis (ministre des Finances) et Konstantopoúlou (Présidente de l’Assemblée nationale) ont raconté: au soir des résultats, lorsqu’ils se sont rendus à la Résidence du Premier ministre, ils ont alors découvert un Alexis Tsipras décomposé, ne sachant plus quoi faire. Parce que le ‘NON’ l’avait emporté, et cela si largement !”
Sondage. Presse grecque, novembre 2016 |
Spectacle d'époque. Athènes, novembre 2016 |
“Et je dois vous dire que ce jour-là, tous les dirigeants... ils ont été psychologiquement et politiquement effondrés, mais alors tous”. Puis, Meimarakis, révèle tout l'arrière-plan, suite à la démission de Samaras (chef de la Nouvelle Démocratie jusqu’au soir du referendum) et par la suite, il raconte comment “durant ces heures cruciales les décisions importantes ont été prises afin de trouver une solution au NON”, autrement-dit, comment annuler et trahir le verdict populaire des Grecs. On peut... accessoirement remarquer que Meimarakis en rigole lors de l’interview, c’est au moment où il expose “l'exploit et ainsi succès” qui consiste à inverser le trahir et à annuler le vote.
Enfin, poursuit-t-il, rendant... hommage au rôle du Président de la République (issu des rangs de la Nouvelle Démocratie), “ce dernier était en contact permanent avec ces éléments extra-institutionnels de l'UE et de l'étranger”, je dirais, les vrais maîtres de la politique grecque. Il en rajoute, en précisant qu’il est entré lui-même “en contact avec les éléments importants de l'UE, et que ces derniers”, l’ont convaincu d’accepter à prendre les commandes de son parti (suite à la démission de Samaras) “car les moments étaient fort difficiles”. En réalité, pour Meimarakis, comme pour Tsipras et comme pour les autres, “les moments fort difficiles” surviennent lorsque le peuple ose dire ‘NON’ aux ordres des patrons étrangers que les politiciens et autres ministrions “grecs” exécutent alors si docilement.
Au port du Pirée. Novembre 2016 |
Marché près du port. Le Pirée, novembre 2016 |
Tsipras et les siens... ennemis des marins. Affiche syndicale, le Pirée, novembre 2016 |
C’est ainsi, l’hiver européen... et cela jusqu’au port du Pirée. Sur son marché, les clients ne se bousculent pas comme avant, et à travers leurs affiches, les syndicats des marins, dénoncent la mise à mort de leurs Conventions Collectives et de leurs droits... par le gouvernement SYRIZA/ANEL. D’ailleurs, une main anonyme et certainement... populiste, y a rajouté: “Agents de la CIA”.
Cependant, je dirais à nos amis Italiens, que leur referendum, pourrait ne pas être directement comparé à celui des Grecs en 2015, mais plutôt, à la situation grecque des années 2011-2012. On se souviendra des mouvements populaires quotidiens contre la Troïka et contre le gouvernement primo mémorandaire de Georges Papandréou, dit “le simplet”, ou encore “le traître”.
Georges Papandréou avait tout de même osé (?) annoncer la tenue d’un vote référendaire, suite à cela, il a été “recadré” et d’ailleurs publiquement humilié par le duo Sarkozy - Merkel lors du sommet de Cannes, en octobre 2011. En réalité, ce référendum interdit par les Grandes Puissances (car l’Union Européenne c’est la géopolitique... plus l’hypocrisie), aurait largement fait apparaître la volonté du peuple grec de dire ‘NON’ à ses agresseurs et à leurs sbires bien d’ici. De retours de Cannes, Georges Papandréou avait été en réalité destitué par Merkel - Sarkozy, et dans l’avion du retour, Venizélos, son bras droit, le remplaçait déjà dans les affaires de son parti, le PASOK.
La suite (en Grèce déjà) est connue. Le système européiste a aussitôt imposé à la Grèce un Premier ministre de type ouvertement “Quisling”, en la personne de Loukás Papadémos, (entre autres) vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), un gouvernement dit “d'union nationale” composé de la droite (Nouvelle démocratie) des socialistes (PASOK) et de l’extrême-droite (parti LAOS).
Le quotidien à Athènes. Décembre 2016 |
Biens à vendre. Athènes, décembre 2016 |
Lettres... au Père Noël. Athènes, décembre 2016 |
Et c’était alors aussi, pour gagner du temps jusqu’aux élections législatives de 2012, situation ayant déjà prouvé l’émergence de deux mouvements, SYRIZA et... l’Aube dorée. Par la suite, et cela dès 2012 (pour ne pas dire depuis plus longtemps), le... Syrizisme réellement inexistant, avait été “préparé” pour le pouvoir, entre les instituts et autres think tanks, couveuses (cependant tardives) de la mondialisation européo-atlantiste, aux États-Unis comme en Europe.
“Le processus actuel de la démondialisation contrôlée qui gagne du terrain à travers les métropoles capitalistes traditionnelles, de toute évidence, ce n’est pas le plan stratégique de la gauche. Cette dernière ne peut pas et ne doit pas être rajoutée à cette nouvelle variante du fascisme international”, écrit Yórgos Kyritsis, éminent Syriziste, au quotidien du parti Tsiprosaure “Avgí” (30/12/2016). Du moins c’est... clair.
SYRIZA, dont deux parmi les membres de son gouvernement sont par exemple ouvertement liés aux fondations du financier Soros (lequel fait sa guerre par d’autres... gros moyens), considère à présent que tous ceux qui luttent pour la démondialisation sont alors (uniquement) fascistes.
Ce que l’Italie devrait ainsi éviter, c’est la mise en place après l’échec (quasi-prévisible ?) de Renzi, d’un gouvernement dit “technique” (ou “technocrate”) de type Papadémos, au-delà d’un lapse de temps nécessaire jusqu’à la tenue des prochaines élections législatives. Ensuite, il va falloir observer de très près les formations politiques œuvrant en faveur de la sortie de l’Italie de la zone Euro, afin de détecter si possible rapidement, toute... mithridatisation en cours. Il en va de même en France d’ailleurs, pour ce qui est des formations et candidats et candidates qui prétendent vouloir éloigner la France de l’Eurozone germanique (Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen notamment).
Sauf que l’Italie n’est pas la Grèce, autrement-dit, son histoire ainsi que son poids (et place) dans la géopolitique du continent européen est bien différente. L’Euro, cette arme de destruction massive, par ailleurs déifiée de manière calculée par les pseudo-élites des dominants, a détruit suffisamment la Grèce pour ne plus arriver à imposer ce même sort au peuple d’Italie. L’Italie, doit déjà sortir de l’Euro (en réalité le détruire), la Grèce de son côté, doit en plus, quitter l’Union Européenne... pour commencer. Et tous ceux qui, en Italie comme en France émettent déjà leurs critiques envers l’univers concentrationnaire européiste, ils devraient également déjà clarifier leurs positions, quitte à étonner certains.
Alexis Tsipras à Cuba. Novembre 2016 (presse grecque) |
Alexis Tsipras au Nord de la Grèce. Novembre 2016 (presse grecque) |
Archéologues en grève devant le Ministère de la Culture. Athènes, novembre 2016 (presse grecque) |
À Athènes, les archéologues en grève devant le Ministère de la Culture, ont récemment exprimé leur dégoût par un néologisme: “Notre Civilisation est à vendre”. Vendredi 2 décembre, les marins sont en grève et les handicapés ont manifesté dans le centre-ville de la capitale, dégoûtés du miasme SYRIZA, dégoûtés il faut dire comme plus du 90% de la population grecque (d’après tous les sondages) du miasme que représente le système politique, pourtant sous l’Acropole. En Italie et en France c’est encire le temps des élections, en Grèce... plus tellement.
Alexis Tsipras, bouffon et cadavre politique alors tragicomique, multiplie ses déplacements en Grèce comme à l’étranger, dans une course effrénée vers le... néant. Il s’est rendu à Cuba, prononçant même un discours à la mémoire de Fidel Castro. La symbolique est pourtant en réalité immense: la fin du XXe siècle, comme des idéologies dans un sens qui lui ont été liées, car ce discours de... clôture, a été prononcé par le dernier (?) ‘Quisling’ de la Gauche en Europe. Finalement, nos archéologues ont plutôt raison... “Notre Civilisation est à vendre”. C’est triste...
La Grèce, sera encore tiraillée en 2017, elle connaitra peut-être même des épisodes qui s’apparaîtront (peu ou suffisamment) à une guerre chaude, en plus de la guerre qu’elle est en train de subir depuis l’entrée en jeu des... Troïkans. L’agressivité affirmée de la part des dirigeants de la Turquie actuelle ne fait guère de doute, et c’est en plus le moment où l’Allemagne Merkelotrope, d’ailleurs alliée comme on sait historique de la Turquie, aura besoin du soutien d’Erdogan... pour sa campagne électorale en vue d’une réélection que le camp Merkel souhaite alors vivement.
L’actuel chef de la Turquie... néo-Ottomane, toujours très habile dans sa politique jusque à présent, détient deux clefs évidentes dans cette campagne électorale en Allemagne: La crise migratoire et le contrôle d’une part importante sur les trois millions de Turcs, devenus citoyens allemands au pays d’Angela Merkel. Et ce n’est pas négligeable.
Vue de l'île de Póros. Novembre 2016 |
Friches industrielles au Pirée. Novembre 2016 |
Une certaine... captivité. Grèce, novembre 2016 |
Au-delà d’une certaine captivité... comme d’une captivité certaine des peuples sous la chape de l’Euro et de l’Union européenne, les similitudes (certes évidentes) entre le cas grec et le cas italien trouvent leurs limites dans la géopolitique. Les Grecs espèrent que les autres peuples, les Italiens comme les Français, finiront par... en finir avec l’Union Européenne (et non pas seulement avec l’Euro), sauf que le sort de la Grèce est, si j’ose dire, plus complexe que celui des deux grands pays latins de l’Union européenne finissante.
L'Union européenne est morte, mais elle ne le sait pas encore ! Telle est l’analyse de Coralie Delaume et de David Cayla, leur remarquable ouvrage “La fin de l'Union Européenne” sort en ce moment en librairie en France. Avis à nos amis Italiens comme à tous les autres peuples.
Les filets de pêche sont rangés. Grèce, novembre 2016 |
Retraités. Athènes, novembre 2016 |
Athéna. Athènes, décembre 2016 |
Et dans la vie... vue d’en bas, on nous annonce chaque semaine presque... une diminution du montant des retraites encore versées, puis, l’effondrement du système d’ici l’été 2017. La Grèce range ses filets de pêche et les animaux adespotes s’étonnent alors de plus en plus... des attitudes des humains.
Hiver européen, hybris européiste. Plus pour très longtemps (historiquement). Comme l’écrivait notre poète Georges Seféris (Traduction par Jacques Lacarrière): “Encore un peu - Et nous verrons les amandiers fleurir - Les marbres briller au soleil - La mer, les vagues qui déferlent. - Encore un peu - Élevons-nous un peu plus haut”.
Les animaux adespotes s’étonnent alors souvent... Athènes, décembre 2016 |
* Photo de couverture: “To Pontíki” fait sa ‘Une’ sur Tsipras et sur Renzi. Athènes, décémbre 2016