Greek Crisis

samedi 19 novembre 2016

La dernière seconde du monde



Anaximandre, déjà en son temps, il y a tout de même vingt-six siècles, suggérait cette multitude des mondes, sans cesse entre la vie et la mort. Certains naissaient quand d’autres périssaient. Par ce mouvement ainsi éternel, aux yeux du grand philosophe précurseur, tout oscille alors entre apparition et disparition, “car sans mouvement, il ne peut y avoir ni génération ni destruction”.

Port antique. Péloponnèse, année 2016 de notre chronologie

Toute proportion gardée, la phase historique actuelle s’inscrit dans un tel mouvement... sauf qu’une fois n’est pas (trop) coutume, il pourrait s’agir de la désintégration, et/ou de la transmutation... métarchétypique (génétique comprise), de l’humanité. Tout un programme ou presque !

De manière sensiblement moins philosophique, c’est dans Athènes et en ce novembre 2016 (notre ville devenue intellectuellement si peu... avérée, comparée à un certain passé lointain), que tout débat supposé réellement existant, a ainsi tourné (finalement court), autour de la dernière visite... historique du président sortant des États-Unis.

Les medias n’ont pas lésiné sur les détails de cette visite officielle. Des heures durant, radios, télévisions et sites internet, ont répété alors jusqu’au dégorgement, combien et comment les véhicules officiels de Barack Obama sont-elles blindés, ou encore, énumérant tous les détails sur ce léger décalage topographique de quelques centimètres, inévitablement accidentel... du tapis rouge sur le tarmac de l’aéroport d’Athènes, posé sous l’avion du président des États-Unis. Journalisme sous le tapis des réalités et cela depuis bien longtemps !

Accessoirement, les “grands” médias grecs, à l’instar du “gouvernement” a-noétique d’Alexis Tsipras (“a-noétique” en grec moderne signifie autant et tout simplement, “idiot”) prétendent que Barack Obama serait venu en Grèce en (ultime) médiateur, histoire de diminuer volontairement la dite “dette grecque”.

Donald Trump et Barack Obama. Presse grecque, novembre 2016

Le ministrion grec et Schäuble... “Wanted”, en affiche. Athènes, novembre 2016

D’abord, le ministre néo-métropolitain des finances comme du totalitarisme germano-européiste Wolfgang Schäuble, aussi connu (parfois) pour son franc-parler, a opposé son “Nein”, sur cette arlésienne de la prétendue diminution de la dette grecque. C’est clair.

Ensuite, nombreux sont ceux en Grèce (et ailleurs) qui croient savoir (ou deviner), que le sens exact de ce voyage testamentaire de Barack Obama en Grèce, tient du maintient, voire de l’accélération de la planification alors urgente du méta-monde totalitaire avant l’arrivée... impromptue (!) de Donald Trump. Ce méta-monde, est comme on sait, issu de la gestation et gesticulation des dominants extrémistes psychopathes... hybristiques (hybris) qui gouvernent (déjà), au malheureux destin des pays occidentaux, sous les oligarchies parlementaires (encore) réellement existantes mais plus pour très longtemps.

Barack Obama et Alexis Tsipras. Athènes, novembre 2016 (Presse grecque)

Barack Obama et Alexis Tsipras. Athènes, novembre 2016 (Presse grecque)

Regard de Nikos Anastasiádis, président de la République de Chypre. Novembre 2016 (Presse grecque)

À l’occasion du voyage... d’adieu de Barack Obama à Athènes, les journalistes et notamment l’immense commun des téléspectateurs périssables, ont d’abord remarqué ce visage et cette allure en décomposition jusqu’à l’hybris protocolaire, d’un Alexis Tsipras d’abord ‘marionnettisé’, et ainsi devenu à présent... particulièrement spectral.

Un homme, visiblement très mal à l’aise, enchaînant les bourdes et les gaffes, expressions faciales, langage du corps et langage tout court incohérent, tout le confirme. Lorsque par exemple, il s’est mis durant son allocution devant Barack Obama... à prononcer le grec (moderne !) avec un accent américain, sur quelques phrases certes... avant de se ressaisir. Son cas relève sans doute (hélas) déjà d’une certaine... acception de la psychiatrie appliquée. En Grèce les gens ont fini par tout observer, le chômage et l’apraxie généralisés laissent tout le loisir de l’observation, de la recherche aussi de la vérité parfois sur internet, ce que les “élites” n’auraient pas vu venir. En visionnant par exemple sur internet les vidéos montrant Alexis Tsipras de 2014 ou de 2015 (avant l’été 2015), la différence est alors flagrante.

Ces hommes (et femmes) politiques de notre monde... si actualisé, apparaissent très fréquemment (comme) traversés par un profond... acosmisme: Regard, gestuelle, rires, comportement, visibles à l'œil nu si l'on prend le temps de les observer attentivement. On dirait qu’ils relèvent finalement de cette monstruosité (au sens aussi de l’altérité) dont ils sont les porteurs. Une triste vérité, cependant désormais perceptible par le plus grand nombre, que toute la propagande ayant comme but de caricaturer et de diaboliser, par exemple, Donald Trump ou Vladimir Poutine, de la part des médias mainstream s’avère de plus en plus inefficace. Il y a d’autres chats à fouetter !

Barack Obama visitant l'Acropole. Novembre 2016 (presse grecque)

Barack Obama visitant le muse de l'Acropole. Novembre 2016 (presse grecque)

Et c’est alors en... plein acosmisme, qu’aussitôt le président sortant des États-Unis a quitté Athènes, voilà que Nikos Anastasiádis, président de la République de Chypre arrive pour... échanger avec ceux du “gouvernement grec”. Étrange coïncidence, surtout lorsqu’on sait qu’en même temps, se déroulent en Suisse les pourparlers entre Chypriotes-grecs et Chypriotes-turcs, sous l’égide de l’ONU (et sous celui des dominants mondialisateurs, toujours dans leur urgence), afin de trouver une “solution au problème de l’île”.

Étrange coïncidence aussi, lorsqu’on comprend que dans les cartons... si grand ouverts de Victoria Nuland, dont le bras droit Geoffrey R. Pyatt vient d’être nommé Ambassadeur à Athènes... nécessairement après Kiev, figure aussi la “refondation” de la République de Chypre, à la manière du supposé nouvel ordre mondial. Sans façon, il s’agit du ‘plan Annan’ (2004) réchauffé, et il faut ici rappeler que la surreprésentation politique de la population chypriote turque par rapport à son poids démographique (18% avant l’invasion de l’armée turque en 1974 et l’occupation de la partie Nord de l’île), prévue par le plan Annan, fut l’un des motifs de rejet de la part des Chypriotes grecs lors du référendum de 2004.

Quel fut enfin, le sens exact du voyage de Barack Obama à Athènes ? Pour François Leclerc (blog de Paul Jorion), “Dans son discours-testament prononcé à Athènes, le président sortant n’a pas hésité à appeler à un ‘changement de cap dans la mondialisation’, liant les inégalités au sein d’un même pays et entre eux, ‘l’un des plus grands défis de nos économies et de nos démocraties’. Elles nourrissent ‘un profond sentiment d’injustice’, car ‘les élites mondiales (paraissent) vivre selon des règles différentes’, remarque-t-il. ‘Il y a à la fois plus d’inégalités et une plus grande conscience des inégalités’, et il trouve là l’explication au très perturbant rejet de la mondialisation qui a été constaté au Royaume-Uni et aux États-Unis. La dénonciation du populisme est un peu courte, nécessitant d’aller plus loin.” (...)

Dès le lendemain de sa visite de l’Acropole, des extraits d’une tribune commune avec Angela Merkel à paraître vendredi dans le Wirtschaftswoche étaient rendus publics. N’ayant aucune chance de voir le jour, le traité commercial TTIP auquel Donald Trump s’est opposé y est présenté comme ‘façonnant la mondialisation selon nos valeurs et représentations’. Et les inégalités ? Le plaidoyer de Barack Obama pour une mondialisation socialement plus juste s’efface devant le rappel de sa politique”. Le vœu ainsi formulé par François Leclerc est certes estimable, sauf que la réalité semble le contredire, et cela hélas de manière définitive. Il n’y aura pas une mondialisation socialement plus juste, et en aucun cas, initiée par ceux ayant œuvré jusqu’à présent pour arriver à la situation actuelle me semble-t-il.

Affiche de propagande. Athènes, novembre 2016

Autre niveau. Attique, novembre 2016

Délabrement athénien. Novembre 2016

De son côté on dirait parallèle, Jacques Attali, alarmé et alarmiste lance autant son appel... de détresse: “Pour un nouveau Roosevelt européen”.Aux États-Unis aujourd'hui, les élites financières, entrepreneriales et politiques, balayées par un menteur cynique, ne peuvent s'en prendre qu'à elles-mêmes: en ne faisant rien pendant des décennies pour repartir plus justement les revenus entre les classes sociales et entre les régions, en laissant les deux grands partis entre les mains de mafias obscures, qui ont barré la route aux meilleurs des candidats, dont Bernie Sanders, ces soit disant élites se sont condamnées elles mêmes. Le modèle qui vient, d'abord aux États-Unis, sera aussi fait de fermeture des frontières, d’investissements publics en infrastructures, de réduction massive des impôts. (...) Même si c'est au prix de la remise en cause de droits de l'homme chèrement conquis, d'accords internationaux essentiels, et de l'abandon de toute générosité à l'égard de souffrances étrangères. Ce modèle ne peut réussir en effet durablement que dans une société ouverte, altruiste, acceptant le nouveau”.

Peine perdue. Le sophisme de Jacques Attali est évident. “Sa” société “se doit” être “ouverte, altruiste, acceptant le nouveau” (ouverte à quoi ? Et d’ailleurs, acceptant alors quel type de nouveau?) ; cependant, rien ne peut garantir que cette société (en réalité celle des mondialisateurs habituels) sera... par exemple libre et démocratique.

Il ne peut pas exister un Roosevelt européen (Jacques Attali en réalité, voudrait dire européiste sans l’avouer), car tout simplement en Europe subsistent encore, nations, cultures, traditions, représentations et institutions bien distinctes. Parfois même, on y découvre, certains... résidus des souverainetés populaires... présumées démocratiques.

Une résistance... résiduelle des peuples face au monstre européiste, celui des harmostes qui dirigent depuis leur Kommandantur les garnisons installées et formées de technocrates, de pseudo-politiciens, d’agents pas forcement secrets, et même de paramilitaires de fait (conscients ou inconscients souvent recrutés sur place), tantôt (et à peine) déguisés en néonazis avérées, tantôt œuvrant sous la cagoule du pseudo-anarchisme (ou gauchisme) nihiliste (ces derniers étant parfois financés comme on sait par l’autre apôtre de la mondialisation, le financer Soros). Chaos... assuré.

Sans parler des politiciens et des ONG directement soutenus par ce même financier. “Je me rends à la rencontre de mon patron, monsieur Soros” a déclaré Giórgos Kamínis, maire d’Athènes, en quittant la salle de son conseil municipal le 19 mars 2015 (reportage du quotidien “Dimokratía” du 26 août 2016). Tel est le seul fonctionnement de la métadémocratie prétendument annonciatrice du... dernier Empire.

Les électeurs éborgnés élisent Kamínis, ou Tsipras (dont la moitié des membres de son cabinet sont issus de l’Institut Levy, d’autres sont tout simplement des... appointés Sorophiles, car on comprend aussi aisément qu’en Grèce, le plus grand nombre sombre ou sombrera bientôt dans le survivalisme), et à la clef, c’est Soros qui se charge (sans la moindre légitimité démocratique) de la politique de la ville, de la gestion des frontières, de l’arrivée des migrants et de leur installation massive au pays (ses ONG louent déjà des immeubles à Athènes). Tous ces petits et grands... Putschs permanents ne sont jamais annoncés dans les programmes supposés électoraux, et ne seront jamais par exemple soumis à un referendum.

(Nous sommes) des animaux de laboratoire. Athènes, novembre 2016

Et pour ce qui est du totalitarisme européiste (tout comme de sa mondialisation... écrémée), ce dernier vise à gouverner d’abord par le chaos, ensuite (ou en même temps) par la soumission, après avoir brisé les repères, les solidarités sociales et familiales (les familles s’entredéchirent comme jamais en ce moment en Grèce sous le régime de la pénurie de ressources), détruire d’entrée de jeu les bases économiques, symboliques, culturelles et historiques des sociétés et des nations.

C’est exactement ce qui s’est passé en Grèce depuis 2010, mais en réalité depuis plus longtemps. Enfin et au besoin, gouverner par la guerre (ouverte). Jacques Attali, qui par ailleurs est capable d’analyses fort clairvoyantes, aurait pu trouver tout son courage pour exprimer l’entière vérité sur “son” programme. Ou sinon, il espère peut-être à un... certain miracle.

Car ce modèle ainsi dévoilé (pour ceux qui peuvent encore ouvrir les yeux), n’est qu’un prototype techno-féodal global, le tout, sous la “gouvernance” despotique des “élites” occidento-compatibles, en réalité, des dominants du 1%. Et enfin, pour ce qui relève “de droits de l'homme chèrement conquis”, il me semble bien (et je ne suis pas le seul à le penser, Cornelius Castoriadis l’avait si superbement formulé déjà dans les années 1980), qu’en réalité, les droits dits “universels” sont (au mieux) un leurre, en dehors d’une décision prise démocratiquement entre égaux, et cela bien, sur un territoire donné qui ne peut pas être celui d’un continent, et encore moins celui de la terre entière. De même, l’évocation des “accords internationaux essentiels” ne nous dit pas... automatiquement, aux yeux de qui (et pour quels intérêts), ils se prétendent de la sorte... si essentiels.

Athènes... temps des drachmes. Novembre 2016

Enfin, il est plus qu’hypocrite, (que) de revenir sans cesse sur le prétendu “abandon de toute générosité à l'égard de souffrances étrangères” lorsque d’abord et pour leur essentiel, ces dernières trouvent leur origine dans l’exercice de la seule force (déguisé en “droit international”, plus la “démocratie”) de la part des mondialisateurs contre les états et contre les peuples. Cerise sur le gâteau, ces mêmes faiseurs du bas monde, sont de surcroît totalement indifférents devant les souffrances alors infligées à leurs propres peuples et cela désormais se voit.

Situation ainsi encore plus machiavélique que par le passé, car dans la guerre actuelle, les victimes alors... exotiques, sont massivement utilisées en qualité d’armes... de destruction massive contre les autres peuples, s’agissant notamment des migrations actuelles, programmées, provoquées et sponsorisés (aussi par le financier Soros), dans le but de détruire ce qui reste des peuples européens (et tout autant des autres, migrants compris), et fondamentalement, ôter tout espoir pour retrouver un jour, le chemin d’une forme de démocratie si possible tangible, et autant d’une certaine autonomie politique.

Déjà en son temps (et qui demeure suffisamment le nôtre), Cornelius Castoriadis avait fait remarquer que “pour les Grecs, la cité libre, la cité indépendante est, suivant l’expression de Thucydide que je vous ai citée tant de fois, autonomos, autodikos, autotelès: elle fait ses lois, juge elle-même ses affaires avec ses propres tribunaux, se gouverne elle-même”. (“Thucydide, la force et le droit”). Ce n’est certainement pas le cas de la “société ouverte, altruiste, acceptant le nouveau”, on peut alors comprendre !

Cornelius Castoriadis... entouré. Grèce, novembre 2016

De ce fait, et à l’opposé de l’univers géopolitique de Jacques Attali, aux yeux de nombreux analystes grecs (et pas uniquement), tout laisse penser qu’en dehors de la sympathie exprimée au niveau disons interpersonnel, la visite de Barack Obama à Athènes, a surtout et d’abord été motivée par la géopolitique Étatsunien et européiste. Loin, très loin même des euphémismes ressassés sur la prétendue “mondialisation socialement plus juste”, ou sur la “diminution de la dette grecque”. Notre époque étant de plus en plus rugueuse, les analyses supposées passepartout... à travers la gorge, ne passent alors décidément plus.

À l’opposé donc de l’univers géopolitique de Jacques Attali, et sous l’horizon grec si j’ose dire, Dimítris Konstantakópoulos écrit par exemple,que l'une des raisons du voyage du président Obama en Grèce cette semaine, c’est d'appuyer Athènes, afin d’être être ‘utile’ dans la perceptive d’une ‘solution’ au problème de Chypre. D'autre part, la Commission européenne appelle aussi vigoureusement Nicosie et Athènes à accepter une solution encore pire que celle que le peuple chypriote avait rejetée en 2004. Il semble que les États-Unis d'Amérique et l'Union européenne soient si satisfaits de leurs réalisations au Moyen-Orient et en Ukraine, qu'ils veulent maintenant appliquer leurs compétences diplomatiques et autres à Chypre” (...). “Mais avant même qu'une telle solution n'entre en vigueur, certains observateurs n'excluent pas une sorte de crise militaire ou économique, destinée à provoquer un choc pour les habitants de l'île, afin de pousser les gens effrayés à voter ‘Oui’ au Plan qu'ils ne semblent toujours pas apprécier. Tout analyste du paysage stratégique de la Méditerranée orientale et surtout du triangle Grèce-Chypre-Turquie doit se rappeler ceci: les scénarii de toutes les guerres et crises entre les Grecs et les Turcs au cours du XXe siècle, sans exception, n'ont pas été rédigés à Athènes, à Ankara ou à Nicosie, mais à Washington et dans d'autres capitales. Cependant, ils y trouvèrent de bourreaux disposés”.

Sous l'horizon grec. Athènes-Sud, novembre 2016

On peut aisément discerner un agenda géopolitique ‘caché’ derrière la mise en place par les USA et par l'OTAN d'une dictature en Grèce en 1967 (nécessaire pour provoquer la crise chypriote de 1974), mais autant, derrière l’obligation faite à la Grèce d’accepter le mémorandum (en 2010), ce qui a déjà détruit les bases économiques de l'État-nation grec. Il en va de même, de l'expérience de ‘financière’ à Chypre (2013), ayant conduit au contrôle étranger sur ses banques et à la forte diminution de la présence économique russe”. (...)

En cas d’application, ce plan créera une entité bien étrange, semblable à aucun autre état dans le monde (sauf probablement la Bosnie ou le Timor oriental). Le plan prévoit la création (dans une île relativement petite) de diverses chambres, parlements et sénats, avec un système de vetos continus, qui garantira des emplois à de milliers d'avocats et l'impossibilité de ce nouvel ‘État’ de fonctionner. Les architectes du plan le savent, pour cette raison, ils ont laissé le droit de la décision définitive aux étrangers (ou encore, ils discutent maintenant sur un système équivalent à la prise des décisions par tirage au sort)”.

Le nouvel État ne disposera pas d'armée propre, mais d'une sorte de police internationale pour discipliner les habitants. Ce projet constitue une violation majeure de toutes les dispositions importantes de la Charte des Nations Unies, du droit européen, international et constitutionnel. Ce monstre juridique puise sa légitimité... d’abord dans sa propre logique, et cette logique prétend résoudre le conflit entre la majorité et la minorité à Chypre pour transformer un État indépendant, souverain et démocratique, en une sorte de protectorat post-moderne (...) Une arme qui pourrait être utilisée à l'intérieur de l'UE même, pour détenir en permanence la Grèce et ses relations extérieures, otages des forces qui auront la capacité objective de provoquer une crise interne à Chypre”.

Athènes, vie toujours quotidienne. Novembre 2016

Une certaine vie... ainsi accrochée. Grèce, novembre 2016

Dans Athènes. Novembre 2016

Athènes, dans sa vie toujours quotidienne se dégrade et se résigne et nous sommes, en guerre. Sous le vernis d’une certaine vie accrochée aux présentoirs des marchands, tout s’effiloche. L’ébullition (programmée ou pas) conduira à l’explosion dans pas longtemps (ce qui n’est pas qu’une caractéristique grecque).

Mes amis de Chios, m’ont informé d’avoir vu certains députés de l’Aube dorée débarquer sur l’île depuis le ferry, accompagnés d’un petit nombre de mystérieux personnages étrangers. Les violences courtent les rues, tantôt les migrants, tantôts des... assaillants, mettent le feu à leur hot spot, la population ne sait plus comment se protéger face aux vols... aux vitrines brisées, aux voitures incendiées.

L’écrivain Yannis Makridakis qui vit sur l’île, donne aussi sa version des faits à travers la presse électronique grecque, témoignage et analyse alors captivants car très crus.

Chaque nuit, le centre-ville de Chios rappelle un champ de bataille, l'atmosphère est délétère, tout peux encore dégénérer encore, il y a de types qui se tiennent en groupe dans l'obscurité et qui observer les passants, la ville dégage l’odeur d’une contrée passée sous l'hégémonie de la mafia raciste, impitoyable et meurtrière. Il y certes la présence de la police anti-émeute, sauf que plus personne ne se sent en sécurité et très bientôt, il y aura des morts parmi les migrants ou parmi les habitants. La société locale est en ébullition. Les habitants dans leur majorité, adoptent le langage, voire les idées de l’extrême-droite, on l’entend dans les cafés et dans les rues, comme aux conseils municipaux ou du côté du métropolite (...) La société de Chios n'a plus rien à voir avec ce qu’elle était tout juste il y a quelques années seulement”.

Tout cela, c’est bien l’œuvre du gouvernement collaborationniste SYRIZA, et c’est le gouvernement le plus vulgaire et le plus dangereux que la Grèce contemporaine ait connu. Syriza a même réussi à transformer la nature pacifique, craintive et pour tour dire petite-bourgeoise des habitants de Chios, en un champ d’action du néonazisme. L'exécution il faut dire à la lettre, par le gouvernement Syriza, des exigences du néonazisme économique de Merkel, a décidé de fait, du sacrifice des îles grecques de l’Égée du Nord sur l’autel du totalitarisme allemand de cette Europe aseptisée, cultivant systématiquement et consciemment le néonazisme dans nos îles, et finalement, partout dans le pays”.

Athènes d'en haut. Novembre 2016

La version télévisée des réalités. Athènes, novembre 2016

Athènes d’en haut, sent de plus en plus... ses pourrissements d’en bas. La version télévisée des réalités ne suffira plus à faire passer en entier le message des mondialisateurs. Nous entrons... dans l’histoire.

Anaximandre, déjà en son temps, il y a tout de même vingt-six siècles, suggérait cette multitude des mondes et des réalités supposées, sans cesse entre la vie et la mort. Certains naissaient quand d’autres périssaient, c’est évident.

Ce blog aussi, sans cesse entre la vie et la mort (économique déjà, pour être de saison et cela jusqu’au bout), avait été initié à la manière d’une ethnographie exotique de ce méta-monde si violement “suggéré” par la dite “crise grecque”. Pendant bien longtemps (depuis 2010), de nombreux Grecs se demandent dans quelle mesure leur pays ainsi qu’eux-mêmes, avaient été choisis comme cobayes, dans une expérimentation qui ne mènerait alors nulle part. À présent, la réponse éclate au grand jour, ou plutôt au bout de la nuit.

Au pays d'Elytis. Novembre 2016

En 2015-2016, on peut certainement et aisément discerner l’agenda géopolitique caché du mémorandum imposé à la Grèce, ayant déjà détruit les bases économiques, sociales, symboliques et même politiques du pays. Sauf que lorsque certains mondes naissaient tandis que d’autres périssaient, l’ouverture en deçà du chaos devient parfois possible. Accessoirement, le système... dystopique et Sorostrope ayant joué la carte SYRIZA, a par la même occasion, neutralisé les derniers reliquats de la gauche et autant, d’une certaine droite. Le système politique grec et ses partis ostéiques sont bien morts, ce n’est plus une question de gauche ou de droite car il faut d’abord exister avant tout le reste, Tsipras est un cadavre politique autant que Mitsotakis (prochainement “élu” ou pas), ce dernier est d’ailleurs comme tout le monde le sait en Grèce un pion de plus, aux mains de l’Allemagne actuelle.

Dans certains pays dits centraux au sein de l’édifice européiste, des échéances électorales auront lieu (supposons-le en tout cas) en 2017. J’ignore tout du sens exact (autrement-dit, la portée réelle) des scrutins... quant au cours de l’histoire. Ce que je n’ignore par contre nullement, par expérience et par intuition, c’est que les autres peuples peuvent autant être amenés à... tomber dans le piège (ou le passage obligé) de la guerre, voire, de la guerre civile (chaude ou froide), lorsque le chaos organisé deviendra le dernier recours des “élites”. Gouverner ainsi par la peur, imposer l’aboutissement du totalitarisme mondialisant en usant de l’instinct, c’est connu, c’est trop visible, et c’est en cours.

Triste sort dirait-on pour cette humanité métanthropique, triste tropisme surtout, que celui des élites supposées intellectuelles (universitaires, poétiques, artistiques) déjà en Occident, lorsque dans leur majorité la plus immense qu’elle soit, elles se sont contentées de remuer boue et poussière. Leur temps n’est plus, et elles peuvent s’alarmer à souhait, Anaximandre avait raison.

Nous ici, au pays d’Elytis où justement la poésie commence là où la mort n’a pas le dernier mot, nous nous battrons jusqu'à la dernière seconde du monde... tout comme de l’immonde.

Au pays d'Elytis. Novembre 2016




* Photo de couverture: Durant la visite de Barack Obama. Athènes, novembre 2016