Temps périssables, instants instables, aussitôt fuyants. Accélération de l’histoire. Pour les Grecs, 2009, relève déjà de cette lointaine tranche de l’ultime période... d’avant-guerre, en écartant tout scénario de possible retour en arrière. Ce blog, Greek Crisis, vient aussi d’avoir... cinq ans. Anniversaire certes ainsi vécu, toutefois, loin de tout esprit dit “de fête”. Car il n’y a rien à fêter de la sorte, sinon, l’humble contribution de ce blog au réveil des consciences. Espérons-le en tout cas.
Message... à Athènes, novembre 2016 |
Je n’avais jamais imaginé que plus de cinq années après ce 24 octobre 2011, date de ma première... épitaphe numérique ainsi gravée sur ce blog, le... besoin de Greek Crisis se ferait toujours aussi criant et autant d’actualité. Mes intuitions se sont avérées hélas fort justes, la dite “crise grecque” est en réalité une guerre, entreprise contre le peuple grec, détruisant sa souveraineté, minant même son existence. Une guerre... exemplaire, faite aussi... pour l’exemple par le passage rapide vers le dernier méta-monde Occidental du... déjà si court, 21ème siècle.
Au bout de six années d’expérience... ainsi vécue et pratiquée sous les mémoranda, plus exactement sous l’ordre mondialisant de la “gouvernance” par le choc permanant, on est... pleinement en mesure de tirer un premier bilan... en guise d’autopsie, car il semble bien que nous entrerions sous peu (en réalité c’est déjà fait), dans la phase suivante des opérations psychologiques, économiques, d’ingénierie sociale, et plus amplement, événementielles fortes en ce moment, et en cours d’exécution.
“Ce soir, les médias sont bien agités. Il y a de ‘cheveux à tondre’. On s'y prépare à Bruxelles, à tondre une partie de la dette grecque. Une partie seulement. Sur 300 milliards les 200 milliards en seront exclus. Le toilettage forcé concerne les banques et les caisses d'assurance maladie et des retraites du pays. Pas les actifs de la Banque Centrale Européenne par exemple. Ayant quitté Athènes pour quelques jours, je note ce silence accablant de la Grèce rurale. Les rues sont vides et les cafés ont perdu leur fréquentation”, j’écrivais alors au soir du lointain 24 octobre 2011.
Athènes, novembre 2016 |
Opéra Chaotique. Spectacle, Athènes, novembre 2016 |
Athènes... ville morte les soirs. Novembre 2016 |
J’entends encore parfois, cet argumentaire issu essentiellement des sensibilités politiques de gauche (mais pas uniquement), dénonçant (à juste titre) et de manière virulente, “les politiques d'austérité, ou de ‘l’euro fort’, qui alors tuent les Grecs... les Italiens... les Français”. Certes, sauf que pour ce qui est (déjà) du cas grec, évoquer ainsi les politiques austéritaires, cela relève de manière sournoise, de la novlangue imposée par les... trop énormes agents premiers du monde actuel.
Je réfléchis donc à ce propos sur ces cinq années passées depuis la création de mon blog, existence et expérience alors “De profundis”, cinq (en réalité six) années durant, entre espoirs et désillusions (SYRIZA et la Gauche en Grèce, plus généralement l’ensemble du système politique) ; et pourtant décidément, moments... exhalés à travers une accélération des consciences tout de même.
J’ai toujours soutenu (dès les débuts de ce blog), que du point de vue géopolitique et anthropologique, l’Euro n’est pas “simplement” une monnaie, mais bien davantage, une arme de destruction massive. Pour le dire (presque) autrement, l’euro c’est un important vecteur de “culture de guerre”, comme on sait il est symboliquement édifié à la manière d’un... sanctuaire triomphant, sur l’ossuaire précisément des dernières (pseudo)démocraties occidentales que nous n’avons pas su défendre bien à temps.
“Brisez SYRIZA l'Éphialtès”. Athènes, novembre 2016 |
Athènes, novembre 2016 |
Photo d'Alexis Tsipras... tachée d'un œuf. Athènes, novembre 2016 |
Je ne sais pas si le destin géopolitique restera bien longtemps (exactement) commun, entre la Grèce, et les autres territoires occupés car administrés par l’Eurozone germano-élitocrate.
J’écris cela parce que toutes mes observations et autant intuitions d’historien et d’anthropologue, me conduisent à redouter le pire pour la Grèce. Le pire, jusqu’à entrevoir la volonté de la part des fabricants de... la Grande géopolitique, à faire disparaitre (complètement) l’entité étatique et territoriale de la Grèce actuelle (c’est presque fait accompli à travers les évidences). Le tout, mettant ainsi fin aux conséquences de la Révolution Grecque de 1821, cette dernière ayant d’ailleurs donné naissance à l’État néohellénique, suffisamment tutellisé et cela assez rapidement comme on sait, par certaines Grandes Puissances d’alors (1831, assassinat d’Ioánnis Kapodístrias, Gouverneur de la Grèce indépendante), Grandes Puissances aolrs ancêtres des élites mondialisatrices actuelles. Mais il n’y a pas que l’Euro... engagé dans la bataille. D’après mes amis, habitant les îles de Lesbos et Chios, le chaos savamment organisé au moyen de l’arrivée programmée des migrants et des refugiés porte... ses fruits. “Nous subissons tous les jours les attentes à nos biens, les violences envers nous, parfois, des incendies... par les migrants. Ils pénètrent dans nos maisons, ils brisent les vitrines, ils deviennent incontrôlables. Ils sont près de six mille pour de structures faites pour accueillir mille personnes. Nos politiciens locaux, nos maires, s’illustrent dans l’art à nous faire admettre la situation comme étant définitive. ‘Que faire d’autre ? C’est notre nouvelle réalité, il faut vivre avec’, nous disent-ils, cependant avec prudence. C’est exactement ce que le ‘gouvernement’ applique et impose en ce moment car il est aux ordres.”
“Et n’en parlons pas, du rôle des ONG financées directement par l’UE et par de gens comme Soros. Ils paradent fiers de l’être, méprisants et affichant de manière ostentatoire leur pouvoir sur nos pauvres autorités, et par la même occasion, leur vie de nababs du moment, hôtels et voitures de luxe, se comportant en véritables administrateurs coloniaux. Nous autres ici, nous haïssons ces gens comme nous haïssons nos politiciens ; mais ceux que nous n’haïssons cependant pas, ce sont les migrants, car eux, tout comme leur sort... devient le moyen utilisé par les Grands pour atteindre leurs buts, c’est-à-dire, détruire notre pays. Sauf que nous ne savons pas encore comment réagir efficacement face à cette situation, surtout sans nous tromper de cible...”, témoignage de mon ami G. de Chios, joint par téléphone. Voilà pour les mentalités grecques... bien crues par les temps qui courent.
Siège d'une banque. Athènes, novembre 2016 |
Hôtel... en ruines. Athènes, novembre 2016 |
Heureux... touristes. Athènes, novembre 2016 |
Cette planification devient évidente, car elle est ouvertement déballée par les medias du... système en cours, à l’instar du néo-Goebbelsien ‘Euronews’ et de son “reportage” par exemple sous le titre... “La crise des refugiés profite à l'économie grecque”. Affaire ainsi plus “curieuse”, étant donné que cette grossière propagande est reprise (sinon adoptée) par un site d’un “Collectif citoyen, solidaire de la résistance du peuple grec contre l'austérité économique qui lui est infligée”, encore... l’austérité !
Comme le remarque à très juste titre mon ami J-F., lequel depuis la France la plus profonde et la plus révoltée vient de me communiquer ces liens internet, il y a de quoi bondir:
“Ce court reportage m'a mis en colère et je l'ai fait savoir. 'Cette information aurait mérité un minimum de critiques si elle devait être relayée par Soligrecs. Même si les lecteurs de cette lettre sont généralement des gens acquis à la cause grecque et plutôt conscients de l’iniquité de la politique européenne sur ce pays, la forme de ce reportage me semble pernicieuse. Il laisse entendre qu’un milliard d’euros vont passer directement de la banque européenne dans la poche des commerçants et artisans grecs par l’intermédiaire des migrants qui ne pourront pas ne pas dépenser l’argent qui leur sera distribuer. Tout le monde sait que c’est faux et que l’essentiel de cet argent va transiter par des ONG douteuses et que les migrants, et donc les commerçants grecs, ne recevront que des miettes. Mais on était prévenu que l’analyse se plaçait ‘...d’un strict point de vue financier...'!”
“Il laisse entendre que les émigrés sont une chance pour la Grèce alors qu'ils sont une charge dont l'Europe se débarrasse sur le dos des Grecs qui sont déjà bien surchargés. 'Les réfugiés sont une aide économique importante...' !”
Athènes... paisible ? Novembre 2016 |
Marchand de rue... Fermeture. Athènes, novembre 2016 |
Bagarre entre... animaux adespotes innocents. Athènes, novembre 2016 |
“Il laisse entendre que les migrants devront 's’intégrer' à la Grèce, ce que ni eux ni les Grecs ne veulent. Encore une fois, la colonie 'germanique du Sud' va servir de déversoir à tout ce dont les Européens du Nord (pourtant autrement plus aptes à l’accueil que les Grecs) veulent se débarrasser. ‘Pour que les réfugiés participent sur le long terme à la croissance, l’intégration est une condition sine qua non...'”
“Et bouquet final, le reporter d’Euronews, laisse entendre que la baisse de fréquentation du littoral par les touristes sera largement compensée par le ‘marché que créent les migrants’. C’est vraiment prendre les Grecs pour des Gogos, les lecteurs de ce genre de reportages pour des imbéciles, preuve s’il en fallait encore de la collusion entre la presse, les gouvernements nationaux, les créanciers, les institutions européennes ! Et comme toujours dans ces reportages fallacieux, le média prend soin de valider ses dires par l’expertise d’un financier et de les légitimer par les avis autorisés de plusieurs Grecs... Quand on compare les récits hebdomadaires de la question migratoire en Grèce tels qu’ils apparaissent par exemple sur le blog de Panagiotis Grigoriou (Greek-Crisis) et les propos d’Euronews, la colère devient insupportable !'”
Voilà que tout se précise dans la géopolitique de la Grèce, prétendument subissant seulement la crise économique et l’austérité, pays aux frontières désormais contrôlées par la nébuleuse d’Euro-corps et assimilés, et en plus, celui des ONG, véritables administrateurs coloniaux à Lesbos, Chios, Samos entre autres îles, c'est de facto la création d’une zone tampon en mer Égée (si chère à la politique néo-Ottomane de l’actuelle Turquie), où l’État... d'Athènes, n'a plus en réalité le contrôle de ses frontières, de son territoire, de la composition de sa population... enfin, de son avenir. Zone tampon, ou (aussi) peut-être, futur théâtre d’opérations militaires d’envergure ou pas, entre l’Otan et la Russie ?
Athènes... au calme ! Novembre 2016 |
Mes amis sur place, ainsi que quelques radio, ces dernières semaines plus ouvertement, font état par exemple (radio Realfm au matin du 2 novembre) “d’un certain nombre de camions militaires d’origine inconnue, bourrés d’électronique (spécialisés dans la guerre de ce genre d’après les témoins oculaires qui en savent alors davantage sur ce genre... d’aide humanitaire), circulant librement... mais camouflés (sans inscriptions ni emblèmes) à Lesbos, et que la Police tout comme les autres... autorités grecques auraient ainsi reçu l'ordre de fermer leurs yeux, ainsi que d'avaler toute leur langue... et la salive avec”, (cité de mémoire).
Les commentateurs de la zone matinale de la radio Realfm (au matin du 2 novembre), supposent alors ouvertement “qu'Alexis Tsipras, aurait signé la mise sous tutelle étrangère (occidentale-internationale, voire turque) des îles grecques situées le plus à l'Est en mer Égée”, cela, en plus de la livraison de tous les biens de l’État aux dits “créanciers” par la mise ne place de l’hyper caisse, et une situation découlant directement du Mémorandum III.
La... marmite chauffe alors partout dans les îles et parfois même en Grèce continentale. Sur l’île de Samos, la presse locale croit savoir que les cinq hommes inconnus qui ont attaqué, violenté (suivant d’autres versions aussi violé) une femme de 23 ans, sous-officier de l’armée grecque, auraient été issus du camp de migrants (1er novembre). Ces nouvelles, vraies ou alors... “retravaillées” éventuellement, participent au climat comme si la réalité ne suffisait pas. Le lendemain, de nombreux habitants de l’île se sont rassemblés pour dénoncer la situation devenue insupportable pour leur vie au quotidien, des heurts ont éclaté entre certains habitants et les solidaires (ou “solidaires”) bien moins nombreux. C’est grâce à l’intervention de la Police, ainsi que de certains esprits... moins belliqueux que le pire a été évité. Les vidéos que la presse locale publie sont fort éloquentes, et du côté... de Tsipras, une réunion d’urgence est prévue au sujet de la crise des migrants.
Temps d'hiver en vue. Athènes, novembre 2016 |
Temps d'hiver en vue. À Athènes on s’y prépare... ailleurs également. Plus le temps passe, plus je me dis que l’Euro (pour ce qui est de la Grèce en tout cas), participe à une guerre mais il n’est pas son seul moyen, ni son unique arme. Il n’y a qu’à considérer la dite “crise des migrants” par exemple pour se faire une idée du chaos ainsi savamment mis en place ; histoire sans doute de recomposer, durant et surtout après le moment crucial et paroxysmique de la guerre (plus globale amis éclaté sur plusieurs fronts) en cours.
Et de ce moment crucial, me semble-t-il, nous serions bien proches. La Grèce, un peu comme l’Ukraine, appartient ainsi à cette zone géopolitique et culturelle (orthodoxie) qui se trouve déjà en première ligne de la redéfinition (bientôt par les armes ?) des rapports de force, entre les BRICS et la coalisation occidentale (supposons qu’il en a seulement une !).
Ces derniers jours, ceux du “gouvernement grec” ont reçu en visite officielle et dans l’ordre chronologique, Jean-Marc Ayrault (25/10), puis, son homologue russe, Sergueï Lavrov (02/11). Inutile de se faire vraiment une idée du contenu des pourparlers... en lisant la presse.
Les marchés se vident peu à peu. Athènes, novembre 2016 |
Tombes de l'Antiquité Tardive. Athènes, novembre 2016 |
Jean-Marc Ayrault à Athènes. Presse grecque, octobre 2016 |
Temps périssables, instants instables, aussitôt fuyants. Opéra Chaotique. “Brisez SYRIZA l'Éphialtès”, peut-on lire sur un mur d’Athènes en ce novembre 2016. Il faut rappeler qu’Éphialtès de Trachis fut un Grec qui dévoila à Xerxès Ier le sentier de l'Anopée par lequel les Perses pouvaient prendre à revers les positions des Spartiates du roi Léonidas Ier à la bataille des Thermopyles en 480 av. J.-C. Il est tué plus tard par un certain Athénade. En grec moderne, (tout comme en grec ancien), ce nom est définitivement synonyme de Traître et de... Cauchemar.
Greek Crisis, vient d’avoir... cinq ans. Loin de tout esprit dit “de fête”, car il n’y a rien à fêter de la sorte, ce blog... toujours entre la vie et la mort (forcement économique), reviendra prochainement sur son bilan... espérons-le, pas encore définitif. Il lancera éventuellement une campagne... supplémentaire de Crowdfunding, en plus des essentielles donations, les vôtres ; d’ailleurs sans elles, il aurait certainement succombé...
Qui sait ? Au bout de six années d’expérience... ainsi vécue et pratiquée sous les mémoranda, ce blog, forcé par les événements, se transformera peut-être en authentique... journal de guerre. Rien de très nouveau à vrai dire sur la planète. Et “De profundis”...
Greek Crisis! Athènes, novembre 2016 |
* Photo de couverture: Lumière. Athènes, novembre 2016