“Alors que les Britanniques prennent le large, sur le pont du Titanic, l'orchestre de l'Union européenne continue à jouer sous la baguette allemande... et en France, le débat reste interdit sur l'opportunité de quitter ce navire en train de sombrer”, écrit Olivier Delorme.
Athènes, 2016 |
“Car si jamais on avance que ce qu'il est convenu d'appeler la "construction européenne" mène les Européens à la catastrophe on ne peut être qu'un sous-doué, un arriéré et, pour faire bonne mesure, un populiste qui fait le jeu du Front national”.
Voilà que mon ami Olivier Delorme, historien, politologue et romancier, va publier son essai “30 bonnes raisons pour sortir de l'Europe”. Les temps pressent... les consciences alors se précisent. C’est, il faut le signaler, une édition participative. Comme il est si clairement expliqué (et je reprends ici la présentation de son essai depuis le site de l’éditeur), force est de constater que, dans les médias dominants, le débat sur la construction européenne se réduit le plus souvent à des lieux communs ou à des anathèmes: “L'Europe, c'est la paix et la prospérité pour tous, parce qu'ensemble on est plus fort.”, “Quitter l’Union européenne serait une catastrophe économique, entraînerait le repli sur soi et le triomphe du nationalisme”... Mais qu’en est-il vraiment ?
Athènes, 2016 |
Face à cette pensée unique européiste, Olivier Delorme donne ici, en trente (plus un) chapitres courts, argumentés, accessibles à tous, même lorsqu’il s’agit d’économie et de monnaie (deux domaines bien trop sérieux pour être abandonnés aux idéologues de l’économie libérale), les raisons de rompre avec plus de 60 ans d’erreur européenne.
Pour lui, il est temps de rompre avec 60 ans de mensonges et d’enfumage ! Car le “déficit démocratique” que concèdent certains europhiles n’est pas le résultat d’une dérive du projet initial, mais bien celui de l’idéologie qui le sous-tend depuis l’origine, une idéologie qui vise à saper jour après jour l’État social et la démocratie que les combats des générations passées nous ont légués.
Et pourquoi l’UE et l’euro sont des armes de destruction massive de l’État social et de la démocratie - en abordant à plusieurs reprises le cas particulier de la Grèce -, et ceci au seul profit d’une caste hors sol et des intérêts économiques qu’elle sert. Il appelle enfin à un sursaut de lucidité: on ne réforme pas un carcan, on le brise ou on y crève !
Presse grecque, 2016 |
Et il dessine ce que pourrait être une sortie de cette nouvelle URSS en train de s’effondrer sur elle-même, par la reconstruction d’une démocratie sociale, ouverte sur le monde et les coopérations avec les autres États européens - dans le respect de leur souveraineté et de leur dignité. Faute de quoi, l’inévitable disparition de cette Union européenne se fera par l’extrême droite.
Comme tous les empires, l’Union européenne s’effondrera donc un jour. Mais faut-il attendre ce naufrage? Ou redonner des perspectives d’avenir à notre pays ne suppose-t-il pas d’en sortir au plus vite ? Alors qu’approchent des scrutins majeurs, chaque citoyen doit être conscient que la “question européenne” détermine aujourd’hui la plupart des choix politiques.
Presse grecque, 2016 |
Olivier Delorme est né en 1958. Ses six romans sont disponibles chez H&O. Agrégé d’histoire, maître de conférences à Sciences po Paris (2001-2008), il est l’auteur de “La Guerre de 14 commence à Sarajevo” (Hatier, 2014) et coauteur de “Les Grecs contre l'austérité”, “Il était une fois la crise de la dette” (Le Temps des cerises, 2015). Il a publié en 2013, dans la collection Folio Histoire (Gallimard), les trois tomes de “La Grèce et les Balkans, du Ve siècle à nos jours”, qui font autorité aujourd’hui sur l’histoire de la région.
En Grèce; 2016 |