Greek Crisis

vendredi 13 novembre 2015

Cortèges



Rues d’Athènes, un moment désertées de leur circulation habituelle, pour ainsi céder la place aux manifestants de la dite... grande journée de mobilisation du 12 novembre. Syndicats mainstream et cortèges séparés, amertume d’en bas passablement éminente, et il y avait comme de la parodie dans l’air du temps sous le gouvernement SYRIZA/ANEL et sous leur mémorandum III. En plus de la fumée des feux déclenchés en fin de journée lorsque les déjà habituels dits “casseurs”, ont se sont résolus à en découdre avec les unités MAT (CRS), lesquels visiblement auraient parfois autant envie d’en... découdre avec les manifestants. Surréalismes... et certainement Crisanthrope.

Place de la Constitution. Athènes, le 12 novembre

Au fil des mois et des années de crise en Grèce, six années bientôt... et trop pleines, pour un pays autant vidé de ses énergies déjà, rendre compte des événements au quotidien en qualité de... témoins participants, oblige à ne pas faire usage de pincettes, à ne plus argumenter pour ainsi plaire au lectorat francophone, certes sincèrement politiquement et socialement engagé, à ne jamais limiter son sens critique, notre sens critique.

Après soixante-cinq mois d’innombrables faits et gestes douloureux, comme parfois humainement encourageants, après tant de luttes (plus de dix mille manifestations en Grèce depuis 2010), et suite surtout à l’apocalyptique gestion de la crise et de ses résistances par... l’avènement SYRIZA désormais controversé en dépit des apparences du calendrier politique électoralement évident, rien ne sera plus jamais comme avant.

Surtout, rien ne peut plus être observé et ainsi relaté sans se référer à une dimension de crise humaine (d’où le projet Crisanthrope), où la remise en cause devrait désormais s’opérer si possible à la juste hauteur des enjeux et des mutations: une transformation forcée du modèle social et politique d’un pays comme la Grèce ; et le cas grec n’est qu’un exemple... avancé d’une situation bien plus large.

Manifestants du syndicat PAME. Athènes, le 12 novembre

C’est alors sous cet angle, que les faits et gestes... athéniens de la journée du 12 novembre doivent être relatés et si possible analysés et non pas autrement.

Voilà donc six ans que les journées d’action se succèdent et s’entrecoupent, journées d’action souvent que de nom, ou sinon plus rarement, s’agissant de grands mouvement d’envergure et suffisamment d’en bas, celui dit des places et des Indignés de 2011 en fut la principale illustration. Car à présent en Grèce, on sait !

Manifestants. Place de la Constitution, le 12 novembre

C’est alors dans cet ordre finalement (ou initialement) établi de certaines idées, que le mouvement syndical PAME, proche du PC grec (KKE), a réuni ses troupes, d’ailleurs avec moins de succès que d’habitude, toujours séparément, son cortège cependant bien vivant, a marqué les lieux durant moins de trois heures, entre la place Omónia (de la Concorde) et la place Sýntagma (de la Constitution).

Puis, vint le moment de la dislocation du cortège PAME, pour alors céder la place aux autres cortèges, d’abord celui de la Confédération Générale des Travailleurs Grecs (GSEE), historiquement critiquée (pour ne pas dire décriée), pour ses liens pas suffisamment critique avec le pouvoir politique (grec comme celui de l’UE). Nous avons ainsi observé dans les cortèges certains syndicalistes de haut rang... et de renom, et nous avons aussi entendu des commentaires venus... d’en bas: “Regardez-les, ils sont joyeux, suffisants et certainement aisés... Pauvres de nous...

“Lâches, menteurs, escrocs politiques. Vous nous avez trahis”. Place de la Constitution. Athènes, le 12 novembre

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* Photo de couverture: Place de la Constitution. Athènes, le 12 novembre