Moments passablement rugueux. Élections prochaines parodiées et violées d’emblée, citoyens en colère, très en colère même, se sentant piégés par les maîtres du jeu et par les politiciens escrocs, nouveaux comme anciens. La vague de l’espoir SYRIZA étant délibérément brisée sur la digue du mémorandum Tsipras, rien ne sera plus comme avant. Les Grecs s’abstiendront peut-être massivement lors du prochain scrutin, ou sinon, ils iront voter comme... pour vomir dans le siphon de la dictature imposée.
Athènes, septembre 2015 |
À Athènes, on prépare toujours les tables dans la restauration pour touristes ou parfois pour autochtones. L’ambiance y est toutefois très morose, la déception règne, la fronde couve alors sous le soleil de septembre comme sous l’épiderme des réalités touristiques.
“Je ne sais pas encore ce qu'il faut faire pour dire m... à tous ces politiciens abominables. Nous finançons leurs sièges au Parlement et c'est tout. Et pour une fois que l'espoir viendrait paraît-il au rendez-vous avec Tsipras, il n’a servi que les intérêts de sa caste des proches, avant de démissionner... après avoir égorgé le pays avec son mémorandum. Non, je n’irai pas voter”, tel est l’avis de ma cousine Mina, électrice historique de la Nouvelle démocratie, ayant voté pour la première fois (et vraisemblablement pour la dernière) en faveur de la Gauche.
En ville ou en campagne les slogans récents en faveur du ‘NON’ demeurent intacts mais trahis, les passants les dépassent alors muets baissant la tête et serrant souvent leurs poignées. D’où cette... extraterritorialité sociétale avérée, quant aux résultats hypothétiques présentés par les sondeurs de la dite opinion. En réalité, dans le désert démocratique de la Grèce des Colonels eurocrates, tout est fait désormais de sable mouvant.
Slogans: “Mangez les riches” et “NON le 5 juillet”. Athènes, septembre 2015 |
La tête bien haute. NON à l'accord. Athènes, septembre 2015 |
Livres vendus sur le trottoir. Athènes, septembre 2015 |
Mais je crois comprendre que les Athéniens s’attardent... davantage devant les étalages de livres d’occasion sur les trottoirs de la ville, temps qui courent et temps qui blessent. Sauf que certaines nouvelles pratiques de bon sens se généralisent enfin, y compris et surtout dans les quartiers résidentiels: au lieu de les mettre aux ordures, de nombreux objets et vêtements sont désormais proposés à autrui.
Les pratiques changent... sauf peut-être en politique. Effrayé par les sondages supposés connus ou confidentiels, SYRIZA... Tsiprochtone, remplace déjà son slogan politique central, pour mieux parfaire son image médiatique à défaut de contenu, autre que le diktat du mémorandum. De “Seulement devant” on passe à “Nous gagnerons nos lendemains” et tout le monde comprendra que SYRIZA serait déjà une formation politique... sentant le formole. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que Thodorís Kollias, ce brillant politologue très proche d’Alexis Tsipras, celui-même qui rédigeait les discours du chef de SYRIZA a (de son tour) démissionné cette semaine.
“Je ne peux plus supporter ce gaspillage en six mois seulement, de la plus grande victoire électorale de la Gauche à travers toute l’Europe. Je ne peux pas supporter le gaspillage en une heure seulement, du NON à 62% du peuple grec, face à un énorme coup d’État politique, médiatique et d’ailleurs initié par les banques. Ces élections législatives du 20 septembre ne sont autre chose, qu’une action d’épuration au sein du groupe parlementaire SYRIZA, le tout, en construisant l’indispensable désormais ennemi intérieur. Il s’agit du dernier épisode de la scission du parti. Je démissionne pour tout ce que je n’ai pas pu faire, pour tout ce que je n’ai pas pu dire, pour tout ce que je n’ai pas pu empêcher”. Le... discours d’une certaine méthode.
Objets offerts. Athènes, septembre 2015 |
Jamais de travail le dimanche. Athènes, septembre 2015 |
NON aux mémoranda et... appartement à louer. Athènes, septembre 2015 |
Temps insupportables. Cette semaine, dans un café d’Athènes, un homme bien habillé et peu discret s’exprimait au téléphone: “Tu sais, je te donnerai deux noms, il faut absolument qu'elles figurent sur les listes des candidats à la députation. Si vous ne le faites pas, je vais écrire à Tsipras directement et tout... foutre en l'air. Nous ne sommes pas venus du PASOK les mains vides”. Pauvres gens... surtout venus les poches bien pleines. Intrigues de cour et des clans.
SYRIZA ferait désormais dans la prostitution sémantique et politique, tout le monde s’en aperçoit et nombreux sont ceux pour qui “toute la Gauche est désormais à bannir, suite à l'expérience SYRIZA”. Drôle de destin alors pour les Tsipriotes et surtout bien triste. Peuvent-ils alors encore se ressaisir ? On se souviendra ainsi de certaines analyses du très regretté Cornelius Castoriádis, toujours d’actualité.
“Le mot de politique est bien entendu extrêmement galvaudé, prostitué même; on lui donne des significations soit trop particulières, soit trop universelles. Pour moi, la seule définition possible - et elle apparaît déjà en Grèce -, c'est celle d'une activité collective qui essaie de se penser elle-même et se donne comme objet, non pas telle ou telle disposition particulière, mais l'institution de la société en tant que telle. En dehors de cela, je vous l'ai dit, on peut avoir des intrigues de cour, des clans, des révoltes, etc., mais on n'a pas de politique au sens fort de ce terme. Quant à savoir si cela coïncide avec la démocratie... Certainement pas”. (“La création humaine-III, 2008. Ce qui fait la Grèce 2, La cité et les lois”).
Lectures. Athènes, septembre 2015 |
Le quotidien. Place de la Constitution. Athènes, septembre 2015 |
Lectures. Athènes, septembre 2015 |
SYRIZA... galvaudé perd chaque jour davantage ses neurones de gauche. Fait très marquant, la majorité des membres dirigeants au comité central des jeunes de SYRIZA, a quitté officiellement le giron syriziste cette semaine. Un gros pavé, néanmoins largement ignoré par la presse et par les medias mainstream.
“Le choix du mémorandum III, soutenu activement par SYRIZA ainsi que son adoption par ce parti en... qualité d’horizon stratégique, son gouvernementalisme inconditionnel, sa marginalisation complète et son discrédit aux yeux de la population, telles sont les principales raisons de cet échec. De ce fait, nous ne pouvons plus nous maintenir actifs au sein de SYRIZA, et encore moins défendre la poursuite d’une stratégie de gauche, car cette dernière est désormais impossible au sein de ce SYRIZA depuis sa mutation”. C’est explicite.
Fótis Kouvélis, très ancien de SYRIZA jusqu’en 2010, et ensuite chef du parti DIMAR de la dite... Gauche démocratique, (il avait... co-gouverné la Grèce du mémorandum II de concert avec la Nouvelle démocratie de Samaras et le PASOK de Venizélos entre 2012 et 2013), vient de rejoindre SYRIZA, avec de nombreux cadres de son parti (en réalité groupuscule), sa minorité quant à elle, elle vient d’intégrer le PASOK, recomposition politique aux Cyanoacrylates (super glue) des mémoranda. Scories et poussières.
NON, la tête haute. Démocratie, Dignité, Solidarité. Jeunes de SYRIZA, affiche de juillet 2015 |
Retour à Athènes. Août 2015 |
Retour... sur Athènes. Mendiant. Septembre 2015 |
SYRIZA d’en haut et SYRIZA gouvernemental ne sait plus sur quel pied danser. Son argument majeur se résume alors ainsi: “Nous ne sommes pas complètement couchés, nous avons affronté le réel de cette Europe exécrable, nous avons été vaincus mais nous réussirons mieux à terme, car mieux armés et mieux préparés, en attendant certains changements politiques à venir dans les autres pays de l'UE”.
Jeudi 3 septembre, Manólis Glézos (figure de la Gauche, Résistant et ex-eurodéputé récent SYRIZA), dans sa conférence de presse bien attendue, a préféré dénoncer le faux dilemme d’Alexis Tsipras (“il n'y avait pas d'autre alternative”): “Tsipras ne devrait pas se soumettre”. Manólis Glézos a pris toutefois ses distances vis-à-vis de la nouvelle formation à gauche de SYRIZA, celle de l’Unité Populaire de Panagiótis Lafazánis (ex-Plateforme de gauche au sein de SYRIZA), tout en confirmant cependant ses contacts directs avec les Lafazanistes. “En l'état actuel des choses et si mon appel à l'unité d'action n'est pas entendu, je voterai KKE (le PC grec), même si je ne suis pas toujours d’accord avec sa tactique”, a-t-il conclu. Soleil et... brouillard.
Mercredi 2 septembre, lors d’une autre conférence de presse, les Lafazanistes de l’Unité Populaire (soutenus par l’ancienne vice-ministre de l’Économie Nadia Valaváni et par Zoé Konstantopoúlou, première Présidente d’une Assemblée nationale de... gauche en janvier 2015), ils ont présenté leur programme. “Nous marchons sur les pas de l'EAM, nous ne sommes pas un parti traditionnel mais un front, et nous irons très loin”, a-t-il éclairé en préambule Panagiótis Lafazánis.
Panagiótis Lafazánis lors de la conférence. Athènes, le 2 septembre |
Nadia Valaváni lors de la conférence. Athènes, le 2 septembre |
Du côté des... banques. Athènes, septembre 2015 |
Panagiótis Lafazánis a aussi déclaré que “l’euro implique les politiques d’austérité sauvages, l’élimination de la démocratie et le néo-colonialisme. Certes, le chemin vers le retour de la drachme sera difficile, mais j’espère que nous irons de l’avant parce que la balance commerciale sera excédentaire”.
Le projet électoral de l’Unité Populaire comprend “la nationalisation stratégique des banques, l’interruption du paiement de la dette, car elle est illégale, ainsi que l’annulation de toutes les mesures des mémoranda et d’abord, de celles imposées par le mémorandum III”. En réponse à une question posée par un journaliste au sujet de la place de la Grèce au sein de l’UE, le chef de la nouvelle formation de gauche s’est dit favorable à la tenue d’un référendum (rester ou sortir), avant de prédire que “de toute manière, suite aux élections du 20 septembre, il y aura un gouvernement d'alliance de quatre partis, SYRIZA, Nouvelle Démocratie, PASOK et To Potami” (le parti de la Rivière... européiste).
Sur ce dernier point déjà, ce serait presque fait. De manière posée et fort convaincante (d’après l’argumentaire mémorandiste bien entendu), Dora Bakoyánnis (Nouvelle démocratie, fille de Konstantinos Mitsotakis), s’exprimait vendredi 4 septembre, interviewée par Kóstas Arvanítis de la radio 105,5 (de SYRIZA). “Le temps des mensonges et des promesses impossibles à tenir, a pris fin. Il n'y a pas d'autre alternative, il faut le dire et il faut l’expliquer à notre peuple. Alexis Tsipras et SYRIZA ne peuvent plus s'évader après avoir initié ce mémorandum III, si dur d’ailleurs comme on le sait. Nous l’avons voté avec regret mais nous l’avons fait parce qu’il n’y a rien d’autre à réaliser. Nous devons donc l’appliquer tous ensemble, collaborer, gouverner ensemble pour enfin faire sortir notre pays de la crise. Ensuite, nous retrouverons tout le champ libre des différences philosophiques et idéologiques qui nous séparent, mais pas maintenant” (citée de mémoire).
Fermeture. Athènes, septembre 2015 |
Fermetures. Athènes, septembre 2015 |
Petite ouverture. Athènes, septembre 2015 |
Il faut enfin rappeler que l’EAM auquel se réfère l’Unité Populaire, avait été le Front de libération nationale grec, principal mouvement composant la résistance grecque durant la période d'occupation de la Grèce par les puissances de l'Axe pendant la Seconde Guerre mondiale, fondé par le Parti communiste grec (KKE), incluant cependant des membres issus de toute la gauche grecque ainsi que des républicains et démocrates.
L’Unité Populaire, côté ambiance et pas uniquement, ne peut que renvoyer (en ce moment) à un certain clonage... de SYRIZA de 2012, le mémorandum Tsipras en moins et la drachme en plus. Lorsque je discute avec les plus clairvoyants (ou les plus loquaces) parmi les Lafazanistes, le constat est plutôt aigre-doux: “Nous ne savons pas encore où nous allons. Le paysage politique a été pulvérisé par le mémorandum Tsipras. La Gauche a subi une énorme défaite à caractère historique et elle le payera cher. Peut-être bien, le KKE se renforcera mais c’est tout. L'Unité Populaire réalisera un score entre 3% et peut-être 10% ou plus, personne ne le sait. Chez SYRIZA même... ils ne sont plus tellement sûrs de rien. Seulement, le label SYRIZA est à terme grillé, mort. Le scrutin du 20 septembre inaugurera une nouvelle phase dans les rapports entre les formations politiques. Et il y aura bien de surprises, scissions recompositions. La suite historique et politique se mettra alors en route durant les mois et les années... apocalyptiques qui nous attendent”.
Affrontements et migrants au port de Mytilène. Le 4 septembre |
Le port de Mytilène et les migrants. Le 3 Septembre |
Parc d'Athènes, refuge un temps de migrants fin août. Septembre 2015 |
Les années apocalyptiques en réalité ne font que revenir en réalité. Hormis les mémoranda et les autres Traités néocoloniaux de l’Européisme et de la mondialisation, les Grecs observent et subissent surtout les conséquences d’une immigration incontrôlée et massive depuis... l’autre monde moderne.
La situation dans les îles grecques de l’Égée orientale est désormais hors contrôle. Sur le port de Mytilène où s’entassent certaines milliers d’immigrés et de refugiés, c’est comme un avant-goût du conflit... qui vient. Entre la destruction d’une partie du port, l’arrêt de son activité et la violence entre migrants et la violence tout court, la société se trouve autant au bord de l’insurrection, paraît-il au besoin armée, histoire de se protéger elle-même, comme de protéger ses biens et son territoire.
D’après les reportages du moment, la situation dans le port de Mytilène est dramatique, il est désormais occupé par les immigrants et les réfugiés, situation dénoncée dans une lettre ouverte du président de l'Autorité portuaire de Mytilène Sotíris Zamtrakis.
“L'occupation complète du port de passagers de Mytilène par les immigrants et les réfugiés a été accomplie. Et autant, la destruction complète de toutes les installations portuaires. Il est désormais impossible de fournir nos services aux passagers, aux navires de fret ou aux bateaux touristiques et de plaisance. L'ensemble de la zone du port a été transformée en un vaste dépotoir d’ordures où les gens font aussi leurs besoins... à défaut d’autre solution. Le risque sanitaire est permanent et d’ailleurs visible. Les émeutes et les violences non seulement entre réfugiés, mais aussi, entre eux et les habitants de Mytilène est une question de jours ou d'heures seulement”, (quotidien Kathimeriní du 4 septembre). L’histoire est en route et en déroute une fois de plus.
Dans les cafés d’Athènes, le constat est très amer. “Ils nous dépossèdent de notre pays, d'en bas par les migrants, comme d'en haut par la Troïka. Nous ne savons plus comment réagir... et ce Tsipras, il a démissionné pour en arriver là... aux élections de la grande foutaise. Ces gens se moquent alors de nous et de tout”.
Pièce de Théâtre: “Je veux un pays”. Athènes, septembre 2015 |
L'heure du café heureux... et moins cher. Athènes, septembre 2015 |
À l'heure du café heureux... et moins cher à Athènes, nombreux sont ceux qui font semblant d’ignorer la gravité de la situation tout comme ses questions alors fondamentales. Toute société démocratique et souveraine doit maîtriser son territoire, son espace qui est autant celui de l’exercice de ses droits et ainsi être en mesure d’accueillir ou pas autrui, ou sinon et surtout, accueillir dignement.
Les tenants de la mondialisation, après avoir détruit délibérément les souverainetés, les économies et les sociétés, ils instrumentalisent en plus cet énorme flux migratoire des désespérés, faisant autant violence sur les sociétés européennes, qui plus est, sous le régime délétère des memoranda. La presse mainstream de Grèce et d’ailleurs, toujours au service de la métadémocratie, n’a pas hésité à faire même un usage quasi pornographique et... nécrochtone, de l’image de ce pauvre garçon noyé en mer Égée (sur la côte de la Turquie), pour ainsi renforcer les clous de sa propagande. L’hybris règne et l’abime de la prochaine histoire en gestation est devant nos portes.
Je sais et je sens que les Grecs des îles ont pratiquement épuisé toutes leurs ressources matérielles et psychologiques de solidarité et d’hospitalité. Depuis des mois, voire des années, ils ont pu accueillir dignement ces familles et ces populations venues de Syrie ou d’ailleurs. Ce n’est plus possible... dans la pire débâcle de l’État comme des identités sociales et nationales extrêmement froissées par les mémoranda à répétition. Sous mes yeux, la cristallisation des mentalités grecques prend alors l’allure déjà d’une déferlante. Élections ou pas d’ailleurs.
Nos gauches, européistes ou non, demeurent enfin bien ignorantes face au problème de fond (souveraineté, démocratie, territoires, processus décisionnel), elles préfèrent alors l’ignorer. La droite européiste, n’en parlons même pas. Hélas, tout cela laisse finalement trop de place (et de parole) aux néonazis avérés de l’Aube dorée. Voilà comment la petitesse finit par engendrer l’énormité dans l’histoire des humains. Ce n’est guère nouveau.
Moments passablement rugueux du degré zéro de la politique. Nous étions pourtant suffisamment prévenus: “L'Europe occidentale contemporaine, comme tout l'Occident, est caractérisée par l'évanescence du conflit politique et social, la décomposition de la société politique morcelée entre lobbies et dominée par les partis bureaucratisés, la propagation de l'irresponsabilité, la destruction accélérée de la nature, des villes et de l'ethos humain, le conformisme généralisé, la disparition de l'imagination et de la créativité culturelle et politique, le règne dans tous les domaines des modes éphémères, des fast-foods intellectuels et du n'importe quoi universel. Derrière la façade d'institutions ‘démocratiques’ et qui ne le sont que de nom, les sociétés européennes sont des sociétés d'oligarchie libérale où les couches dominantes s'avèrent de plus en plus incapables de gérer leur propre système dans leur intérêt bien compris” (Cornelius Castoriádis, “Quelle démocratie?”, tome 2).
Chaton à donner. Athènes, septembre 2015 |
Près de l'Acropole. Athènes, septembre 2015 |
Drôle de campagne électorale vraiment, drôle de guerre et drôle... de vie. Nos chatons sont toujours... offerts à Athènes au moment où les migrants qui campent dans les parcs disparaissent brusquement car ils sont en route vers le... Grand nord européiste ou vers l’errance sans fin. Les passeurs prospèrent, certains Grecs aussi, vendant par exemple cinq euros la bouteille d’eau aux migrants qui ont soif. Capitalisme finalisé... à défaut d’être final.
Les Grecs, lorsqu’ils le peuvent, quittent aussi leur pays massivement. Le mémorandum Tsipras a même accentué cette tendance. Les organisations syndicales des petits et moyens entrepreneurs lancent à leur manière un dernier cri d’alarme... la mort est proche. Leurs adhérents très affaiblis s’apprêtent à pratiquer... l’activité informelle à très grande échelle, d’ailleurs c’est déjà presque fait. Le calcul avancé serait terrible: plus de 63.000 petites et moyennes entreprises feront faillite dans moins de six mois, suite aux mesures du mémorandum III (obligation d’avancer 100% de l’impôt de l’année suivante entre autres mesures), “Quotidien des Rédacteurs” du 3 septembre.
Les Grecs s’abstiendront peut-être massivement pour ce scrutin, ou sinon, ils iront voter comme... pour vomir dans le siphon de la dictature imposée. Un nouveau gouvernement du mémorandum sera formé mais pour combien de temps encore ? Sous l’Acropole peu d’évidences demeurent finalement encore intactes.
Sous l’Acropole peu d’évidences demeurent encore intactes. Septembre 2015 |
* Photo de couverture: Au marché d'Athènes à l'heure de la fermeture. Septembre 2015