Au royaume des vulnérables, c’est sur l’inconnu que la divine crise règne en maître. Le quotidien athénien retrouve ainsi l’essentiel de ses rythmes... écorchés. Vies... d’en bas, détachées du futur et autant suspendues dans le vide, pour le commun des mortels bien entendu. “J'ai de nouveau éteint la télévision, je ne lis plus les journaux, tout est confusion et imprécision, tu devrais le faire aussi”, insiste un retraité dans un café de la place Omónia.
Carnet de notes d'un ethnologue en Grèce
Une analyse sociale journalière de la crise grecque

mercredi 25 mars 2015
Ellipses
Au royaume des vulnérables, c’est sur l’inconnu que la divine crise règne en maître. Le quotidien athénien retrouve ainsi l’essentiel de ses rythmes... écorchés. Vies... d’en bas, détachées du futur et autant suspendues dans le vide, pour le commun des mortels bien entendu. “J'ai de nouveau éteint la télévision, je ne lis plus les journaux, tout est confusion et imprécision, tu devrais le faire aussi”, insiste un retraité dans un café de la place Omónia.
mercredi 18 mars 2015
Avril invisible
À Athènes c’est le moment de l’ablution. Les monuments de l’histoire contemporaine sont nettoyés avant la saison touristique. Ouverture prochaine. Nos beautés du 19ème siècle... brilleront alors entourées comme elles sont, d’incertitudes si criantes. Car sinon, c’est décidément une ère de chantage géopolitique qui s’ouvre et dont l’opinion grecque découvre alors toutes les dimensions depuis que le gouvernement SYRIZA/ANEL a été formé.
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samedi 14 mars 2015
Muraille d’échines
Sur les murs de la ville, les enfants d’Athéna crayonnent leur espoir de la voir un jour se remettre. La ville, comme peut-être la déesse. En attendant... les mentalités athéniennes décampent de jour en jour. À l’aune de la nouvelle guerre... verbale mais essentiellement économique entre la Grèce et l’Allemagne, elles quittent alors les derniers chantiers battus du vernis européiste.
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mardi 10 mars 2015
Le ciel des travailleurs
Les Grecs scrutent leurs journaux, comme ils scrutent autant le ciel improbable. Ils reprennent goût à la politique... et finalement dégout, par la dernière géopolitique de la dite Europe. Le pays négocie, son calendrier politique lequel redevient à peu de choses près, celui des rencontres de type... européen. Le suspens trouve alors son paroxysme... d’Eurogroupe en Eurogroupe. “Ce n'est pas une vie”, se disent à ce propos deux hommes, devant les quotidiens que le kiosque du coin suspend sur le premier grillage.
dimanche 8 mars 2015
Européisme et nazisme... Das Jahr 2015
Nos annalistes et écrivains d’hier, entrevoyaient parfois assez clairement les fentes du temps humain qui est le nôtre. “Je me souviens de la maison sous l'Occupation, toujours fermée. Pendant la Guerre civile, même chose. Plus tard, je dus m'éloigner pour longtemps. Le régiment, les bateaux, des amours interminables et des tas de soucis, que je considérais comme uniques et pénibles entre tous. Jusqu'au jour où les deuils me ramenèrent chez nous. J'étais devenu le chef de famille. Moi, chef de quelque chose”.
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Yorgos Ioannou
jeudi 5 mars 2015
Mourir en Grèce
La dégringolade avait commencé un peu avant la crise: la clientèle du petit magasin de tabac et de journaux, pourtant bien situé, s’effilochait progressivement. Le changement d’activité s’imposait. Bête investissement, mauvais calcul, la boutique qui remplaça le comptoir à tabac n’a jamais marché. Ils se retrouvent donc sans travail et sans ressources: lui, la cinquantaine, ancien anar d’eau douce ; elle, la cinquantaine, élevée “dans les plumes” comme on dit en Grèce pour parler de ceux dont l’enfance et l’adolescence se déroulent dans l’ambiance douce d’une famille petite-bourgeoise. Elle, c’est mon amie. (Par Christine, billet invité).
lundi 2 mars 2015
Printemps ambigu
Le printemps est presque arrivé. Ses signes tangibles ne trompent pas, comme d’ailleurs ceux de la Troïka, nommée... “les institutions”. Pourtant, tout le monde s’accorde à dire en Grèce, que depuis le nouveau gouvernement “ce n'est tout de même pas comme avant”. Le dernier weekend était encore suffisamment clément pour permettre aux nantis comme à de nombreux autres, de remplir les cafés des bords de mer, au sud d’Athènes par exemple.